en réponse à M. Jean-Pierre Chevènement, je dirai qu'il y a bien un effet d'éviction et que cet effet d'éviction existe précisément parce que la dissuasion nucléaire est prioritaire. Nous essaierons d'étaler ces coûts, mais avec des SNLE qui arriveront au moment du rendez-vous avec la génération suivante, avec trente cinq d'âge, la flexibilité de ces décalages est quand même limitée.
Sur la DAMB de théâtre nous avons essayé cela à Biscarosse avec le missile Aster 30. Cela a été parfaitement conclusif. Nous sommes en mesure de protéger nos troupes déployées sur des théâtres extérieurs s'il le fallait.
Pour ce qui est des missiles, ils sont indispensables si on veut exporter des plateformes. Pas d'export du Rafale sans les missiles Mica. Pas d'export des FREMM sans les missiles Exocet ou Aster.
La Russie est un partenaire avec lequel il y a beaucoup de perspectives mais avec qui les relations peuvent être compliquées. Ce sont des partenaires très compétents qui ont la volonté de moderniser leur industrie.
Pour ce qui est du radar transhorizon, nous suivons cela de très près. Mais pour l'instant sa capacité à localiser des cibles avec précision est trop modeste et la zone d'incertitude trop grande.
Pour ce qui est de la coopération européenne, beaucoup de nos programmes majeurs sont menés en coopération : les TIGRE, les FREMM, l'A400M. Ces partenariats sont essentiels et c'est bien pour cela que nous espérons coopérer dans le domaine des drones.
Pour ce qui est de l'exosquelette, c'est effectivement une belle réussite, mais nous ne pouvons pas aller au-delà du financement de l'innovation. Du reste c'est bien un problème général en France : on a du mal à passer de l'idée à la réalisation industrielle. Le sujet pourrait être proposé à la nouvelle Banque Publique d'Investissement.
Le calcul intensif est tout fait stratégique pour nous. Les capacités poursuivent leur montée en charge aussi bien pour ce qui est de la dissuasion que ce qui est du renseignement. C'est un facteur de souveraineté.