Jadis, la qualité d'un budget se mesurait à la hausse des crédits, aujourd'hui c'est à la part prise au redressement des finances publiques du pays. Mais tous les esprits sont-ils convertis à cette évolution ? Ce sera l'enjeu du prochain débat budgétaire. Comme le relevait M. Trillard l'an dernier dans son rapport pour avis, la France, avec 279 implantations, est dotée du premier réseau diplomatique et consulaire du monde ; par le nombre de ses ambassades - 162 - elle se classe au deuxième rang, après les Etats-Unis et à égalité avec la Chine ; elle dispose enfin de 21 représentations multilatérales, contre 9 pour les Etats-Unis et 8 pour la Chine. Ces chiffres doivent nous inciter à la réflexion. Notre pays, avec ses 1 700 milliards de dette, a-t-il encore les moyens d'entretenir un si vaste réseau ? Peut-il se contenter d'ajustements, ou doit-il envisager des réformes structurelles ? De quelle efficacité pourrait être l'appareil diplomatique d'un pays à l'économie atone ? Des synergies ne sont-elles pas possibles avec d'autres pays européens, pour réaliser des économies d'échelle ? Vous avez parlé de « fédéralisme » européen, et je vous en félicite. Ce principe vaut aussi pour les affaires étrangères, même si elles sont au coeur de la souveraineté nationale - mais celle-ci devient relative à l'heure de la mondialisation. Des efforts ont été faits, comme en témoignent la classification en quatre catégories de nos services extérieurs, ou encore les ambassades thématiques ; cette année, les crédits du programme 105 baissent de 2,6 %. Mais les évolutions économiques récentes n'imposent-elles pas un changement de format ?