En parlant tout à l'heure de la CNR, Monsieur le Président, vous avez suscité l'émotion d'un élu de la région Rhône-Alpes, qui est actionnaire de cette société. L'hydraulicité y a fait venir beaucoup d'industries, à une époque où le coût de l'énergie était bas. Représentant 100 000 emplois, dans une filière qui en compte au total 400 000 à 600 000, elles disparaissent cependant les unes après les autres du fait du prix trop élevé de l'énergie désormais.
Incidemment, en parlant de la loi sur la nouvelle organisation du marché de l'énergie (NOME), je fais un rapprochement avec le rapport de mon collègue Bruno Sido évoquant l'effacement, repris dans le texte. Aujourd'hui plus rien ne nous manque sur le plan législatif : nous avons, outre cette loi, la loi « Brottes ». En 2013, nous avons mobilisé le moins le marché capacitaire, à hauteur d'un peu moins de 50 millions d'euros. Cela à un moment où tous les pays intensifient leurs investissements dans l'effacement, afin de pourvoir aux besoins de l'industrie et à l'équilibre des réseaux. Les États-Unis, notamment, sont dans ce domaine depuis au moins quinze ans et doivent effacer pour au moins 15 % de leurs capacités.
Nous disposons d'une énergie surabondante 7 à 8 mois de l'année, voire gratuite parfois, mais certains de nos industriels quittent notre pays car ils ne peuvent s'approvisionner à un prix satisfaisant. Le prix de 30 euros est aujourd'hui considéré comme un prix de référence sur le marché international pour investir ; je crois que c'est le prix auquel vous parvenez dans un rapport sur le prix de l'énergie, dans lequel vous estimez que le nucléaire aurait pu être valorisé à ce niveau. Les rapports Gallois, Lauvergeon ... disent l'importance de pouvoir mobiliser l'énergie au profit de l'industrie. Ne pensez-vous pas que nous sommes en mesure d'établir un nouveau modèle permettant d'assurer la transition énergétique, à même notamment d'offrir aux industriels une énergie à bas coût ?