Intervention de Ronan Dantec

Commission du développement durable, des infrastructures, de l'équipement et de l'aménagement du territoire — Réunion du 4 décembre 2013 : 1ère réunion
Conférence de varsovie sur le changement climatique — Communication

Photo de Ronan DantecRonan Dantec :

En effet. Il n'y a toutefois pas que des ONG dans la société civile. Les groupes majeurs des négociations mondiales sont les entreprises, les ONG, les collectivités, les jeunes, les femmes, les syndicats, etc. Ces groupes ont appris à travailler ensemble.

Les ONG ont effectivement claqué la porte de la Conférence de Varsovie pour accentuer la pression sur la négociation, deux ans avant Paris, en protestant contre des lobbies comme ceux des transports maritimes ou du pétrole, très présents, qui ne veulent pas d'un accord sur le climat.

Cependant, un texte sur la société civile pourrait être signé par les collectivités et la Chambre de commerce internationale (ICC), qui a mandat pour les entreprises. Toute la société civile n'est donc pas contre un tel accord.

Comment la France peut-elle tester sa capacité d'influence dans le cadre de la négociation sur le climat ? Elle possède bien sûr des ambassades et des réseaux diplomatiques, mais pas uniquement. Ainsi, les coopérations décentralisées, si on les intègre convenablement, peuvent avoir une certaine influence et permettent aux maires des grandes villes et aux présidents de régions d'échanger entre eux...

Une de nos propositions clés consiste à expliquer comment la France peut s'appuyer sur la totalité de ses réseaux internationaux, qui ne se limitent pas au quai d'Orsay, pour réussir la négociation. Ce type de dynamique peut permettre de faire bouger la négociation.

Je suis très satisfait que Laurent Fabius ait créé un comité de concertation avec un certain nombre d'acteurs autour de ces problématiques. Le Quai d'Orsay n'est donc pas bunkérisé, loin s'en faut. C'est ce que montre le rapport.

Les réseaux mondiaux de collectivités ont dans l'idée de mener une diplomatie des villes, en parallèle avec celle des Etats, dans une optique de facilitation. Il ne faut pas penser que, sans accord entre les Etats, on pourra sauver la planète !

En conclusion, Copenhague a été un échec pour la stratégie diplomatique française du président Sarkozy et de Jean-Louis Borloo, qui ont pensé pouvoir isoler la Chine, par un accord avec le Brésil et les pays africains. Cela n'a pas fonctionné ! Le socle de l'accord, pour la Conférence de Paris en 2015, repose sur l'Europe et la Chine. Les Chinois jouent par moments le durcissement, comme à Varsovie, mais la société chinoise est très fragile face aux changements climatiques. La Chine a donc elle aussi besoin d'un accord. Le but du jeu est de savoir qui fait le plus d'efforts. C'est là-dessus que porte la négociation.

Je ne crois pas que les Chinois aient aujourd'hui la volonté de faire échouer un accord à Paris. Pour eux, c'est vital : ils sont plus fragiles que nous ! Le maire de Shanghai évoque déjà les impacts de la négociation sur le climat sur le transport dans sa ville... Un think tank vient de se créer entre la France et la Chine. Il faut donc rester dans cette logique.

S'agissant du rôle du Sénat, je rencontrais hier les représentants de l'association mondiale de parlementaires Globe, dont le but est de préparer les négociations sur le climat. L'Assemblée nationale y a adhéré. Je pense qu'il serait important d'y participer également. J'ai évoqué cette question avec le conseiller diplomatique de Jean-Pierre Bel. Il faudrait que l'on fasse remonter cette proposition. Globe a une approche très positive du sujet, dans une logique de négociation, et veut faire de l'échange de bonnes pratiques entre les législations nationales sur le changement climatique. Il serait bon que le Sénat rejoigne cette association.

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