Vous avez déjà répondu à des questions que je me posais, en particulier sur la notion même d'État islamique. Je rejette cette notion ; je pense que ce n'est pas une bonne chose que de considérer qu'il s'agit d'un État.
Vous l'avez dit vous-même, l'identité d'un État est avant tout délimitée par un territoire. Or, en l'espèce, Daech n'a pas de territoire. Vous avez dit que la force de cette organisation n'était pas militaire, qu'elle pouvait être vaincue mais qu'elle renaîtrait. Avant toute chose, il s'agit d'un mouvement, qui peut naître en tout lieu et à tout instant.
Considérer Daech comme un État donne le sentiment qu'il existe une délimitation du risque ; or, pour moi, il n'en existe pas. Daech peut renaître à tout instant dans d'autres endroits et s'implanter solidement sur d'autres territoires. Je pense à Gaza, au Yémen, à la Libye ou à la Tunisie. Quel est le niveau de risque ? Encore une fois, se focaliser sur ce thème de l'État islamique donne le sentiment, compte tenu de notre culture et de notre identité, que les choses sont délimitées. Pour moi, elles ne le sont pas : le risque est bien plus grand !