Ma question porte sur le coût que représente pour l’État le nouveau recours au traitement social du chômage annoncé dernièrement et dans une certaine précipitation face à la hausse du chômage. D’ailleurs, les conditions dans lesquelles cette mesure a été annoncée donnent une impression d’improvisation.
À la fin du mois de novembre 2014 déjà, quelque 45 000 emplois dits « d’avenir » avaient déjà été ajoutés dans le projet de budget pour 2015. Au mois de mars dernier, 170 millions d’euros ont été débloqués, afin de concentrer plus d’emplois aidés sur le premier semestre.
Cette nouvelle annonce est plus importante. Son coût est estimé à entre 300 millions d’euros et 400 millions d’euros cette année et à 700 millions d’euros en 2016. Une telle rallonge doit, en principe, permettre de porter à 545 000 le nombre total d’entrées en contrats aidés cette année et de maintenir au second semestre le même flux que pendant les six premiers mois.
Plus significatif encore, le stock de bénéficiaires de contrats aidés avoisinera les 460 000 à 480 000 personnes à la fin de l’année 2015. C’est un chiffre inégalé depuis le début de la crise. Ces contrats s’adressent avant tout aux jeunes et au secteur non marchand.
Cette année, la mesure est financée par des redéploiements de crédits à l’automne, en mobilisant la réserve de précaution mise en place en début d’année. Pour 2016, les crédits seront intégrés dans le budget de l’emploi, en cours de discussion entre Bercy et le ministère. Or il était prévu que ce budget diminue.
Voilà qui illustre la difficulté à réduire le chômage des jeunes, malgré une régulière montée en puissance des emplois aidés. C’est d’autant plus dommageable que cela pèsera nécessairement sur les finances publiques, avec les conséquences que l’on sait.
Je demande donc au Gouvernement de bien vouloir me préciser les modalités de financement de la nouvelle mesure, ainsi que les arbitrages qui sont envisagés pour l’année 2016.