Je ne comprends pas votre analyse, madame David. Pour ma part, je n’ai pas voté l’amendement n° 26 rectifié de M. Cardoux, car je considère que ces jeunes doivent être suivis.
Les demandes de dérogation sont souvent acceptées par les départements. Or les conseils départementaux, qui sont complètement exsangues, auront peut-être des difficultés pour « boucler » leurs comptes à la fin de l’année. Lorsqu’on s’est occupé d’un foyer de l’enfance de l’ASE, on sait combien c’est difficile...
Je comprends les problématiques auxquelles doivent faire face les conseils départementaux, mais il faut tout faire pour aider ces jeunes à terminer l’année. Il est donc très important que la région et l’État puissent aider le département. S’il y a des appartements thérapeutiques, par exemple, les jeunes ne seront plus à la charge du département. Et si ces appartements sont situés à proximité d’un foyer de l’enfance, un éducateur pourra assurer un suivi de ces jeunes. Car continuer à suivre ces jeunes, c’est capital pour leur avenir !
On sait que, parmi les jeunes majeurs qui ne sont pas accompagnés lorsqu’ils sortent des centres éducatifs fermés, les CEF, seuls 20 % mèneront à bien leur projet. S’ils sont accompagnés, en revanche, par exemple dans le cadre d’un dispositif relevant du ministère de la justice, 50 % d’entre eux iront jusqu’au bout de leur projet, qu’il s’agisse d’un emploi ou d’une formation. De même, si l’accompagnement d’un jeune étranger s’arrête lorsqu’il atteint l’âge de dix-huit ans, il y a de grandes chances qu’il abandonne son projet et que les choses tournent mal pour lui.
Il est capital que notre société continue à prendre en charge ces jeunes, mais avec l’aide de l’État et de la région, laquelle doit intervenir pour leur permettre de mener à bien leur projet professionnel ou de formation.