Monsieur le secrétaire d'État, le Conseil européen des 15 et 16 octobre sera l’occasion de dresser un bilan des débats suscités par le rapport dit « des cinq présidents », destiné à donner un nouvel élan à l’Union économique et monétaire, l’UEM.
Or le rapport, tel qu’il a été présenté en juin dernier, ne contient pas de propositions concrètes sur la dimension sociale de l’UEM.
Son manque d’ambition est d’autant plus criant que, hormis la création de la « garantie pour la jeunesse », l’Europe a tardé à apporter une réponse forte aux inégalités et au chômage de masse.
Pourtant, la crédibilité d’un approfondissement véritable de l’UEM repose aussi sur le développement de son pilier social. Remédier à la faiblesse de la dimension sociale relève d’un projet politique commun, qui pourrait rassembler et réassocier les citoyens européens. Il devient urgent de démontrer la valeur ajoutée de l’Union européenne en la matière.
Cette dimension sociale doit reposer notamment sur une convergence vers le haut des droits sociaux, sur la lutte contre le dumping social, à travers une nouvelle législation facilitant la mobilité des travailleurs tout en protégeant leurs droits et celui des États membres les plus protecteurs.
Des ambitions nouvelles ont été réaffirmées.
Par exemple, dans son discours sur l’état de l’Union de septembre dernier et dans celui qu’il a prononcé à l’occasion du congrès de la Confédération européenne des syndicats, le président de la Commission européenne a évoqué la perspective d’un socle commun de droits sociaux minimaux qui pourrait être proposé au début de l’année 2016, a promu le principe « à travail égal, salaire égal et droits égaux », réaffirmé que le CDI devait rester le contrat de droit commun en Europe et insisté sur le rôle incontournable des syndicats dans la gouvernance européenne.
Une première expérimentation d’un Eurogroupe social, afin de mieux défendre la dimension sociale dans le processus de semestre européen, a également été annoncée.
Nous sommes convaincus depuis longtemps que l’Union européenne doit s’investir à la fois pour combattre les effets sociaux de la crise et tracer des perspectives concrètes pour une protection durable des droits.