Je ne sais pas, ce n’est pas moi qui procède aux nominations, mon cher collègue !
Il existe ainsi un ambassadeur à la coopération régionale dans la zone de l’océan Indien – probablement un poste intéressant –, un ambassadeur à la mobilité externe des cadres supérieurs au ministère des affaires étrangères, ou encore un ambassadeur chargé de l’audiovisuel extérieur. Il faudrait revoir ce type de dépenses.
Pour être tout à fait précise, je n’ai rien contre le principe des ambassadeurs thématiques, qui sont extrêmement utiles dans certains cas. En revanche, je pense qu’il faudrait revoir le périmètre de leur action.
On pourrait ainsi imaginer, monsieur le secrétaire d’État, un ambassadeur thématique de la culture dans la péninsule arabe, car la problématique culturelle dans la région est particulièrement homogène. Il pourrait remplacer quatre conseillers culturels. L’intérêt d’un ambassadeur est qu’il est permanent, contrairement à un conseiller culturel, qui, de surcroît, ne parle pas forcément la langue. Or on le sait, dans cette région, il faut que les représentants restent suffisamment longtemps en place avant de pouvoir y mener des actions et y exercer une influence. Il y a là une idée à creuser.
De la même façon, je pense qu’il serait extrêmement intéressant, dans le cadre de la lutte antiterroriste, de procéder à la nomination d’un ambassadeur chargé des combattants étrangers, comme l’ont fait les États-Unis en nommant Thomas Krajeski. La création d’un tel poste permettrait, en plus de favoriser la coordination avec le ministère de l’intérieur, de disposer d’une information plus centralisée et de mener une action internationale plus ciblée.
Enfin, la France pourrait nommer un ambassadeur au sein de l’Organisation de la conférence islamique, à l’instar d’un certain nombre de pays qui y disposent d’observateurs. Cette idée est de plus en plus prégnante. Ce qui se passe actuellement dans le monde arabo-musulman appelle en effet une présence plus précise et beaucoup plus technique de notre pays au sein de ce type d’organismes. Votre réponse sur ce point sera intéressante, monsieur le secrétaire d’État.
J’évoquerai à présent l’Iran. La reprise de nos relations avec ce pays – c’est une excellente nouvelle – a provoqué une sorte de tsunami économique et diplomatique. En tant que secrétaire d’État chargé du commerce extérieur, pourriez-vous nous dire quand pourra avoir lieu le dégel des avoirs ? Comment travaillez-vous avec la COFACE, la Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur, afin que nos entreprises ayant des relations économiques avec Téhéran soient assurées ? Quel est votre point de vue sur ces questions économiques extrêmement importantes ? Cette ville étant aujourd'hui un centre névralgique, le marché étant très porteur, tout le monde s’y précipite.
Il faudrait rétablir la liaison d’Air France entre Paris et Téhéran, régler les questions d’assurance avec la COFACE et encadrer nos entreprises dans un pays dont les circuits financiers sont encore mal connus. Notre ancien collègue Philippe Marini, qui fut alors un précurseur, avait d’ailleurs conduit une mission sur ce sujet, au nom de la commission des finances, voilà deux ans. Il faudrait revenir sur ce rapport, madame la présidente de la commission des finances.
Pourriez-vous par ailleurs nous indiquer, monsieur le secrétaire d’État, quand le projet de loi autorisant l’approbation de l’accord de coopération dans le domaine de la sécurité intérieure entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la République de Turquie sera enfin approuvé par l’Assemblée nationale et le Sénat ? Alors que nous avons des problèmes de coopération avec la Turquie, que la version finale de cet accord a été signée le 7 octobre 2011, son approbation traîne ! Pourriez-vous sortir cet accord du tiroir de Mme Guigou dans lequel il doit dormir ?
Enfin, pourriez-vous nous parler des conventions liées aux trafics d’armes à feu ? La période est suffisamment trouble et dangereuse pour que nous nous préoccupions de ces questions.