Intervention de Françoise Férat

Réunion du 2 décembre 2015 à 21h45
Loi de finances pour 2016 — État b

Photo de Françoise FératFrançoise Férat :

Lors de son audition en commission, à la suite des questions que je lui ai posées et auxquelles elle n’a pas répondu – vous en êtes les témoins –, la ministre m’a indiqué ne pas être concernée par l’enseignement agricole. Je crois qu’il lui faudra réviser son domaine de compétences !

En revanche, je constate qu’elle a su trouver la ligne budgétaire pour effectuer cette fois encore un prélèvement – excusez du peu ! – de 2, 5 millions d’euros, manœuvre à laquelle, faut-il le rappeler, le Gouvernement s’était déjà livré l’an dernier.

Pour votre parfaite information, le programme 143 « Enseignement technique agricole » ressortit bien à la mission « Enseignement scolaire ». Seule l’action pédagogique échappe à l’éducation nationale.

Dans vos propos de tout à l’heure, monsieur le secrétaire d’État, vous avez indiqué que l’enseignement agricole était doté de 2 milliards d’euros. C’est une excellente nouvelle, mais, en réalité, ce budget n’est hélas ! que de 1, 386 milliard d’euros, soit moins de 2 % des crédits de votre mission – 66 milliards d’euros.

Cette ponction met en péril l’existence même de l’enseignement agricole.

Je ne reviendrai pas sur les propos que j’ai tenus dans mon intervention générale et sur les chiffres que j’ai cités, chiffres que vous avez bien retenus, je l’espère.

Je ne doute pas, monsieur le secrétaire d’État, que vous allez me répondre que des efforts budgétaires sont nécessaires. Bien sûr, mais en aucun cas lorsqu’il s’agit de nos jeunes.

À l’heure où l’éducation de l’ensemble de nos jeunes est primordiale, alors même que les résultats de ce système – tous s’accordent à le reconnaître – sont excellents, à l’heure même où, à juste titre, le Premier ministre proclame que l’éducation fonde les valeurs de la République, il convient d’adapter les actes aux paroles. Ou bien cessez ces discours qui n'ont d’autre intérêt que de vous donner bonne conscience !

Quel mépris pour le Sénat de ne pas être au banc du Gouvernement ce soir ! Quel mépris pour l’enseignement agricole ! Et surtout quel mépris pour les jeunes qui choisissent cette filière !

En conséquence, mes chers collègues, je vous demande de rétablir ces crédits.

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