Monsieur le président, monsieur le secrétaire d’État, madame la présidente de la commission des finances, monsieur le rapporteur spécial, mes chers collègues, sensibiliser la jeunesse aux menaces qui pèsent sur notre pays et à l’esprit de défense, transmettre la mémoire des conflits du XXe siècle et assurer la reconnaissance de la nation à l’égard de ceux qui l’ont servie : cela est au cœur de notre pacte républicain.
Les événements du 13 novembre dernier ont montré que rien n’est jamais définitivement acquis… C’est pourquoi la mission « Anciens combattants, mémoire et liens avec la Nation » est plus que jamais d’actualité.
Dans ce contexte, malgré une baisse des crédits de 4, 1 %, qui reflète celle de la démographie des ressortissants, et en dépit des attentes fortes du monde combattant concernant la valeur du point de pension militaire d’invalidité, ou PMI, la commission des affaires sociales a émis un avis favorable à l’adoption de ces crédits.
Lors de nos débats, nous avons longuement insisté sur le rôle de la journée défense et citoyenneté. Maillon essentiel du lien entre l’armée et la nation, elle constitue le seul point de contact entre notre jeunesse et l’institution militaire.
Pour avoir assisté il y a peu à une JDC, je témoigne que c’est un moment dense, court – trop peut-être, diront certains –, qui est l’occasion d’un rappel et d’une prise de conscience salutaires des valeurs de la République, des droits et devoirs du citoyen et du rôle de la défense dans leur préservation.
Depuis la suspension du service national, la JDC est le seul outil de brassage de tous nos jeunes. C’est une journée durant laquelle ils sont extraits de leur milieu social. Elle est également mise à profit pour détecter les jeunes en échec scolaire et leur présenter les dispositifs d’insertion qui leur sont ouverts.
Dans le contexte actuel, il me semble que la JDC pourrait également être l’occasion de prévenir les jeunes des dangers de la radicalisation, qui est aujourd’hui une des menaces auxquelles le pays et la défense doivent faire face.
Ainsi, dans le cadre du module existant « Un monde instable », qui ouvre la JDC, les jeunes pourraient visionner une vidéo de la plateforme gouvernementale www.stop-djihadisme.gouv.fr, ce qui permettrait de faire connaître ce service et le numéro vert dédié. Je sais que ce sujet est cher à notre collègue Nathalie Goulet !
Par ailleurs, détecter les comportements qui peuvent constituer des indices de radicalisation est important ; j’en ai été témoin. Si plus de cinquante signalements sont déjà réalisés chaque année, il faudrait développer la formation pour permettre aux animateurs et encadrants de la Direction du service national, la DSN, de mieux les déceler. Ainsi, ils pourraient être formés au référentiel des indicateurs de basculement dans la radicalisation, élaboré par le Comité interministériel de prévention de la délinquance, le CIPD.
Concernant la politique de mémoire, nous allons revenir en 2016 dans le haut du cycle des commémorations de la guerre de 14-18. L’année 2016 marquera le centenaire des batailles de Verdun et de la Somme, dont la célébration sera l’occasion de promouvoir la solidité du couple franco-allemand et la contribution inestimable des pays du Commonwealth dans la guerre.
Après quelques péripéties, la mission du centenaire de la Première Guerre mondiale a été pérennisée. Nous nous en félicitons, car voilà une structure « commando », en quelque sorte, qui sait innover en matière de financements et être créative dans le programme mémoriel, en y associant et en labellisant nombre de manifestations organisées par les associations ou les collectivités locales.
Enfin, le monde combattant a exprimé des craintes à propos de la réforme de l’aide sociale de l’ONACVG. La suppression de l’allocation différentielle aux conjoints survivants, l’ADCS, était inévitable, mais les moyens sont préservés et la subvention globale d’action sociale rehaussée. Il conviendra d’être vigilants sur les critères d’attribution, pour éviter trop de disparités selon les départements. Tout cela s’inscrit dans le chantier de modernisation et il importe de réfléchir d’ores et déjà à l’ONACVG d’après-demain, puisque l’arrivée à terme de la quatrième génération du feu nécessitera une adaptation. Combattants d’hier, d’aujourd’hui et de demain doivent savoir que la nation reconnaissante sera toujours à leurs côtés.