Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, je tiens à exprimer mon mécontentement, comme je l’ai fait tout récemment lors d’une réunion organisée par la préfète des Alpes de Haute-Provence sur le désenclavement de la ville-préfecture, Digne-les-Bains, et de sa vallée.
Ce désenclavement, dont la nécessité est évidente, permettrait enfin au chef-lieu des Alpes de Haute-Provence d’occuper pleinement son rôle de pôle administratif, en offrant un accès simplifié et sécurisé à ses administrés, aux usagers des services publics, tout comme aux nombreux touristes qui fréquentent la région.
La vie économique de ce territoire doit être soutenue ; il y va de son avenir.
Permettez-moi de faire un bref historique de ce feuilleton, qui dure depuis plusieurs années.
À la suite d’une demande pressante formulée dans les années quatre-vingt, le principe d’un barreau autoroutier, déclaré d’intérêt public, était entériné par le gouvernement Jospin. Mais depuis, l’État, faisant un pas en avant, deux pas en arrière, n’envoie que des messages de désengagement. Des études ont été réalisées, qui n’ont cependant pas abouti.
Aujourd’hui, on nous annonce pompeusement le lancement de nouvelles études en vue d’un hypothétique « plan B », une route à deux fois deux voies, et, à défaut, des améliorations de la route existante. Ce long processus d’études devrait, paraît-il, se terminer en 2014 ! Un esprit averti comprend que, dans le meilleur des cas, et sans vouloir présumer l’issue de l’enquête, des « aménagements » de la desserte actuelle peuvent être envisagés pour 2020…
Monsieur le ministre, à ce stade, j’ai le sentiment, comme bon nombre d’élus et d’administrés de mon département, que l’on se moque de nous. Ne nous dites surtout pas que les collectivités locales ont contribué au ralentissement du projet : le conseil général et le conseil régional ont pris des engagements financiers d’une telle importance que personne n’y croira !
Monsieur le ministre, mes propos directs et francs sont ceux d’un élu profondément ulcéré. L’État a-t-il vraiment la volonté de trouver un dénouement positif et rapide à ce dossier ou, comme tout semble le laisser croire, « joue-t-il la montre », repoussant aux calendes grecques la réalisation de cet équipement structurant, ô combien nécessaire à un territoire enclavé et qui mérite de se voir appliquer la solidarité nationale.