Intervention de Audrey Azoulay

Réunion du 25 mai 2016 à 21h30
Liberté de la création architecture et patrimoine — Article 37 ter

Audrey Azoulay, ministre :

La question des guides-conférenciers est un sujet important. C’est en première lecture, au Sénat, que le Gouvernement avait introduit un amendement pour affirmer l’obligation de recourir à des personnes qualifiées, titulaires de la carte professionnelle de guide-conférencier, pour les visites guidées dans les musées de France et les monuments historiques. C’est dire notre attachement à traiter ce sujet ; cela s’imposait.

L’Assemblée nationale, en deuxième lecture, a généralisé cette obligation à l’ensemble des organisateurs de voyages, de visites, de séjours et de services touristiques, y compris lorsqu’ils le font à titre accessoire. Le texte de l’Assemblée nationale est cependant un peu trop large. Il a notamment un effet collatéral non désiré, permettant de revenir sur des situations existantes. En effet, il concerne également les associations et les organismes à but non lucratif qui organisent localement ce type de prestations, là où des guides professionnels ne sont pas toujours présents. Ces structures sont actuellement en dehors du champ d’application de l’obligation. Cette situation ne posait pas problème jusqu’à aujourd’hui.

Le présent amendement, en cohérence avec ce qui vous a été présenté en première lecture, ne vise évidemment pas à revenir sur les acquis de ce texte en termes de sécurisation des professions de guides-conférenciers et quant au champ d’application qui est le leur. Il tend simplement à rétablir cette exclusion qui faisait consensus, sans réduire la portée de la mesure nouvelle adoptée par les deux assemblées.

Aujourd'hui, des associations œuvrent dans les musées. Elles n’utilisent pas de guides-conférenciers, mais il ne faudrait pas leur interdire d’agir. Je pense aux associations qui travaillent avec les publics empêchés, à celles qui relèvent du champ social, aux associations spécialisées pour les publics lourdement handicapés. Le Louvre, par exemple, a recours à elles et ne sollicite pas la RMN-GP, le Réunion des musées nationaux–Grand Palais, et ses guides-conférenciers, dans la mesure où ils n’ont pas la capacité de prendre en charge ce type de public. Idem pour le musée de Cluny, qui recourt à l’association Valentin Haüy pour les publics malvoyants.

Le rôle si important des guides-conférenciers pour la qualité des visites suivies par les touristes, français ou étrangers, sera clairement affirmé par la loi. Néanmoins, le texte prendra en compte ces associations qui œuvrent dans un champ bien spécifique.

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