Ma question s'adresse à M. le ministre des affaires étrangères et du développement international.
C’est dans une indifférence quasi générale que l’évacuation par les forces de police du camp improvisé d’Idomeni, réunissant 8 400 migrants et réfugiés, dont 40 % de mineurs, à la frontière gréco-macédonienne, a débuté ce mardi 24 mai.
Les organisations non gouvernementales, les ONG, et les médias, à deux exceptions près, n’ont pas été autorisés à entrer dans le camp. L’entassement a commencé au début du mois de mars dernier, après la fermeture de la frontière macédonienne, et à la suite du verrouillage qu’a subi la route des Balkans.
C’est dans une nasse que des milliers de réfugiés et de migrants se sont trouvés piégés. On a parlé, pour les évacuer, de « camps de rétention ». On parle aujourd’hui de « camps d’accueil ». Leurs conditions de vie étaient scandaleuses à Idomeni. Quelles seront-elles à l’avenir ?
Idomeni et son évacuation constituent un symptôme de la catastrophe humanitaire qu’induit une gestion européenne calamiteuse de la crise des migrants. Pour reprendre un mot de l’Oxfam, ces derniers sont traités comme des pions dans un jeu d’échecs.
L’accord entre l’Union européenne et la Turquie ne fonctionne pas. Et quand bien même fonctionnerait-il, il ne suffirait pas à mettre un terme à la tragédie à laquelle nous, citoyens et citoyennes, assistons impuissants.
Selon l’Organisation internationale pour les migrations, ou IOM, depuis le mois de janvier dernier, 190 000 migrants sont entrés en Europe par la mer, et 1 359 sont morts pendant leur périple !
Le 22 mars dernier, en répondant à ma précédente question sur le sujet, M. Harlem Désir, secrétaire d’État chargé des affaires européennes, a voulu se montrer rassurant. Or, rassurés, nous ne le sommes pas ! La constitution comme l’évacuation du camp d’Idomeni nous interdisent de l’être.
Monsieur le secrétaire d’État, la France parle, mais que compte-t-elle faire concrètement ?