Une étude sur la démographie médicale réalisée en avril 2016 par le conseil départemental de l’Ordre des médecins de la Haute-Garonne, en partenariat avec l’agence régionale de santé, l’union régionale des professionnels de santé et la faculté de médecine de Toulouse, vient de démontrer, chiffres à l’appui, que le manque de médecins généralistes ne concerne plus uniquement les zones rurales, mais touche également, et de manière inquiétante, les aires urbaines, en particulier celle de Toulouse.
Alors que le nombre de médecins généralistes a diminué de 15 % dans l’agglomération toulousaine entre 2007 et 2015, cette enquête nous apprend que près des deux tiers de ceux qui sont actuellement en poste sont aujourd’hui âgés de 55 ans ou plus.
Au cours des dix prochaines années, ce sont donc plus de 300 généralistes qui vont cesser leur activité. Cela signifie que, si rien n’est fait d’ici là, il manquera alors plus de 200 médecins généralistes dans l’agglomération toulousaine.
Aujourd’hui, le président du conseil départemental de l’Ordre des médecins reconnaît qu’il reçoit déjà « tous les jours des appels au secours de médecins ne trouvant pas de successeur et, toutes les semaines, des courriers de patients ne trouvant pas de médecins traitants ».
Par ailleurs, depuis septembre, le quartier de Borderouge, l’un des plus dynamiques de Toulouse sur le plan démographique, ne compte plus qu’un seul généraliste pour 25 000 habitants !
Les causes de cette pénurie sont multiples : flambée des prix de l’immobilier, poids de la réglementation, crainte de s’installer dans des quartiers dits « sensibles », mais aussi fibre libérale insuffisamment encouragée, voire découragée, et trop faible prise en compte par nos politiques publiques des évolutions du corps médical. L’époque où un généraliste s’installait pour toute sa carrière, à temps plein, dans le même quartier, est bel et bien révolue ! Les temps partiels sont de plus en plus fréquents, de même que les changements d’orientation en cours de carrière, notamment vers le salariat.
Eu égard à ce constat inquiétant, comment comptez-vous inverser la tendance et lutter efficacement contre le phénomène de la désertification médicale ?