Intervention de Gérard Bailly

Commission des affaires économiques — Réunion du 16 novembre 2016 à 9h35
Loi de finances pour 2017 — Mission « agriculture alimentation forêt et affaires rurales » - examen du rapport pour avis

Photo de Gérard BaillyGérard Bailly :

Ce budget est-il à la hauteur de la crise ? Mettez-vous à la place d'un paysan qui, malgré la loi de modernisation de l'agriculture et de la pêche sous le gouvernement précédent, et la loi d'avenir pour l'agriculture, l'alimentation et la forêt sous ce gouvernement, n'a jamais été autant en difficulté. En tant que sénateurs, nous croyons bien faire en votant des lois, mais avec quelle efficacité sur le terrain ? Voilà la triste réalité. Je m'interroge sur le rôle de l'élu, et suis déçu... Comprenons les agriculteurs.

De nombreux territoires qui percevaient auparavant l'indemnité compensatoire de handicap naturel (ICHN) n'en bénéficieront plus, et des jeunes seront moins aidés à s'installer. Travaillons sur des critères de rattrapage pour donner de l'espoir à ceux qui vivent mal leur exclusion. Les risques économiques sont toujours là. De nombreuses conséquences de la loi sur le Grenelle de l'environnement alourdissent gravement les difficultés de gestion des entreprises. Les campagnes en ont ras-le-bol des beaux discours, prenons-en conscience.

Deux priorités doivent être privilégiées : lever les menaces sanitaires gênant les exportations, en raison de la fermeture de débouchés - sans parler des décisions politiques - et accélérer la recherche pour limiter l'usage des pesticides. Que propose-t-on, aux agriculteurs qu'on montre du doigt, pour remplacer ces produits ? J'ai pu voir à l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) de Clermont-Ferrand que l'on patine à produire des variétés plus résistantes aux mauvaises herbes ou aux maladies.

Je n'ai rien contre le bio, mais il est pénible d'entendre que tout ce qui n'est pas bio serait dangereux : on dirait que les autres agriculteurs nous empoisonnent !

Allons plus vite sur le plan stratégique forêt. Certaines coupes blanches dans des forêts de résineux, sans replantation, deviennent des caches à sanglier. Dans 70 ans, dans mon secteur, il n'y aura plus grand-chose à la place.

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