Intervention de Daniel Chasseing

Réunion du 8 décembre 2016 à 10h30
Le massif central un enjeu de développement territorial — Débat organisé à la demande du groupe du rdse

Photo de Daniel ChasseingDaniel Chasseing :

… qui, malgré ce qu’on répète ici ou là, est bien réelle, puisque 25 % des nouveaux praticiens ne s’installent pas. Et, quand ils s’installent, ce n’est pas dans le milieu rural !

Si l’on ne veut pas, pour l’instant, remettre en cause le principe de la liberté d’installation, il nous faut inventer des mesures attractives, en plus des aides financières et fiscales, et poursuivre le développement des maisons de santé. Il faut augmenter la durée des stages de formation des jeunes médecins en rural. Les maîtres de stage doivent avoir une place plus importante à la faculté ; il convient de valoriser leurs fonctions dans le cadre de la mise en place de centres ambulatoires universitaires, adapter le numerus clausus à la réalité des territoires régionaux et, enfin, donner un rôle plus important aux groupements hospitaliers de territoire dans la médecine de premier recours.

Les petites communes, qui constituent l’essentiel du maillage de l’habitat du Massif central, souffrent, comme les autres collectivités, de réductions budgétaires qui sont pénalisantes pour l’investissement et, donc, pour l’emploi.

De plus, leurs charges ont augmenté du fait de la réforme des rythmes scolaires ou des nouveaux services mis en place avant la diminution de la DGF, la dotation globale de fonctionnement, par exemple à destination des enfants ou pour le maintien à domicile des personnes âgées. Devons-nous stopper ces services gérés par les communes ou les communautés de communes ? Je ne le crois pas.

Il en est de même pour la vie économique, puisque, en milieu rural ou hyper-rural, le respect des normes est toujours plus difficile à mettre en œuvre : normes agricoles pénalisantes, normes environnementales, qui entraînent des surcoûts, normes européennes et françaises, qui, avec les charges supplémentaires, pénalisent les petits commerces, les artisans, les restaurants ou les petits hôtels et les oblige à fermer faute de pouvoir, pour des raisons financières, les satisfaire.

Comme l’ont relevé tous les orateurs qui m’ont précédé, il convient de souligner la mauvaise couverture de téléphonie mobile en zone rurale ou du haut débit, dont le contrôle par l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes, l’ARCEP, est une farce : il suffit d’un point dans une commune pour qu’elle soit considérée comme couverte. De ce fait, il n’y aurait, selon l’État, que très peu de zones blanches, alors que nous savons que c’est faux !

Le numérique doit être très rapidement accessible en zone rurale, sous peine d’une désertification.

Pas de téléphonie mobile ou de haut débit équivaudrait, monsieur le secrétaire d'État, à une absence d’électricité, et personne ne viendra s’installer dans ces régions : ni des retraités, ni des jeunes, ni des entreprises !

En revanche, quelque chose fonctionne bien, je veux parler de l’énergie hydraulique, qui est aussi efficace que le nucléaire. Cette énergie parfaitement propre, qui peut encore être développée, est toujours remise en question par une certaine idéologie écologiste, laquelle s’oppose systématiquement à tout nouveau projet d’investissement ou d’aménagement du territoire.

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