Madame la présidente, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, débattre de l’avenir de La Poste, pour le législateur que nous sommes, c’est avant tout se préoccuper du développement et de la pérennité d’une entreprise publique dont nous sommes fiers, société anonyme depuis 2010.
La Poste doit s’adapter aux changements profonds des modes de vie – elle l’a fait dans d’autres temps. Cela implique une forte évolution dans l’exercice de leurs métiers pour plus de 250 000 collaborateurs. L’objectif est de préserver et de développer un service public de qualité, en partenariat avec les collectivités locales et l’État.
Tout d’abord, il s’agit de préserver un rôle d’aménagement du territoire pour La Poste, en faisant évoluer ses missions, en particulier en milieu rural. C’est en effet dans ces territoires que nous avons le plus besoin d’une présence postale accrue, avec des offres de services de plus en plus diversifiés.
La direction de La Poste l’a bien compris et, avec le personnel, a entrepris des initiatives en ce sens. Il s’agit de relever des défis ambitieux.
Nous sommes à un moment clef dans la relation entre La Poste, l’État et les collectivités, puisque le troisième contrat de présence territoriale postale s’achève à la fin de cette année. Il est donc nécessaire de signer prochainement un nouveau contrat pour la période 2017–2020 avec l’AMF – Association des maires de France et des présidents d’intercommunalité – et l’État. Vous y reviendrez sans doute, monsieur le secrétaire d'État.
Ce contrat doit permettre de garantir la mission d’aménagement du territoire que l’État a confiée à La Poste, tant par sa présence physique à travers un minimum de 17 000 points de contact que par la nature des activités qu’elle proposera.
La Poste reste l’un des derniers services publics, avec les mairies, à être présent sur tout le territoire français. Acteurs de nos territoires, nous, sénateurs, savons combien le lien entre La Poste et les mairies est essentiel. Le maire est un interlocuteur privilégié. Dans de nombreux endroits, de nouvelles formes de mutualisation de locaux et de services se développent. Les maisons de services au public se multiplient depuis 2010 pour assurer un ancrage durable de proximité sur l’ensemble du territoire et faire face à la baisse tendancielle de la fréquentation des guichets.
Les habitudes et les besoins des populations changent.
Avec l’allongement de la durée de vie, nous sommes confrontés au problème de la dépendance d’une population vieillissante et du maintien à domicile. Je suis persuadé que La Poste peut jouer un rôle en offrant des services innovants à cette population.
L’éclatement des modèles familiaux, la monoparentalité, l’éloignement professionnel provoqué par la mondialisation transforment en profondeur les modes de vie. Il existe une tendance à l’individualisme. Le repli sur soi, l’usage accru du numérique conduisent à de nouvelles formes d’isolement physique. La Poste peut jouer un rôle fondamental dans cette relation humaine…