Intervention de Philippe Martin

Commission de l'aménagement du territoire et du développement durable — Réunion du 1er février 2017 à 9h30
Article 13 de la constitution — Audition de M. Philippe Martin candidat proposé aux fonctions de président du conseil d'administration de l'agence française pour la biodiversité

Philippe Martin, candidat proposé aux fonctions de Président du conseil d'administration de l'Agence française pour la biodiversité :

Je souhaite que le conseil d'administration soit un véritable conseil d'administration. Comme d'autres agences, l'AFB aura besoin de temps pour s'installer et prendre forme. Le conseil d'administration n'a pas vocation à devenir une chambre d'enregistrement pour d'autres instances connexes à l'agence. Comme président de mon département depuis 1998, j'ai mesuré ce que cela signifiait que d'être un président actif de conseil d'administration.

La régionalisation peut être une difficulté comme une chance. Décentralisateur, je considère que les grandes transitions écologiques ou énergétiques passent par la décentralisation. À nous de lancer une dynamique pour créer des synergies.

Nous devons prendre en compte les zones humides non seulement dans notre pays, mais aussi en Europe, car si elles sont en mauvais état dans certains pays de l'Est, notre flore et notre faune en subiront les conséquences dramatiques.

Je n'ai aucun commentaire à faire sur la tenue de la première réunion de l'agence. J'y ai simplement indiqué que les conditions d'envoi des rapports aux membres n'étaient pas satisfaisantes. Comme président de département, j'ai l'habitude qu'on respecte les délais afin que chacun ait le temps d'examiner les dossiers. La rigueur administrative sera ma marque de fabrique. J'ai reporté au prochain conseil d'administration l'examen des points inscrits à l'ordre du jour.

Le Gers reste un laboratoire d'expérimentation pour la biodiversité. En 2008, nous avions été les premiers à adopter un agenda 21. Le Gers est le seul département de France qui compte plus de 1 000 fermes bio. La surface agricole utile en bio y est de 15 %, supérieure à la moyenne nationale. Les conversions se font avec des débouchés économiques, puisque depuis 2009 nos cantines scolaires utilisent des produits de proximité et de saison. Nous avons amélioré la continuité écologique le long des routes, établi un inventaire des zones humides, mené des actions de réduction des pesticides en zones non-agricoles. N'oublions pas que j'ai défendu la loi Labbé sur les pesticides lorsque j'étais ministre. Enfin, nous avons réalisé un schéma d'espaces naturels sensibles.

Je n'ai jamais fait preuve de sectarisme au sujet des OGM. Ma position s'est nourrie du sentiment que les fauchages étaient une violence tout comme les implantations réalisées sans prévenir. Il n'était pas supportable que des cultures bio puissent être contaminées par des essais d'OGM. Le Gers est devenu dans les années 2000 un terrain de jeu pour les exploitants d'OGM sans que les élus aient été informés. Je suis partisan d'une information continuelle.

L'agence est partie prenante dans le plan zéro phyto. Elle lancera des alternatives à l'utilisation des pesticides. Le sujet sera examiné avec attention.

On me reproche sur les réseaux sociaux ma porosité avec le monde de la chasse et le monde agricole. Je suis l'élu d'un département rural où il y a des agriculteurs et des chasseurs, je vis avec eux. Je ne remets pas en question la décision de ne pas intégrer l'ONCFS dans l'agence. Je ne souhaite pas non plus une intégration par le bas. Je suis favorable à un dialogue de qualité. J'ai pris contact avec le président de la Fédération nationale des chasseurs et je devrai le rencontrer avant le prochain conseil d'administration.

Quant à ma rémunération, je ne toucherai rien. Cette réponse devrait faire taire les rumeurs qui courent sur les réseaux sociaux. J'ai décidé de privilégier ma fonction départementale plutôt que mon mandat de député. Après trois mandats de parlementaire, il est temps de passer la main. À partir de juin, je me consacrerai au Gers et à la présidence de l'AFB si ma candidature est acceptée. Je ne dis pas qu'il n'y aura pas de défraiement, mais la mission est bénévole.

Pour ce qui est de la désignation d'Hubert Reeves, oui, le décret prévoit la possibilité de nommer un président d'honneur.

Quelle place l'agence fera-t-elle à la mer ? Une place centrale, car la mer est un trésor de biodiversité ; c'est d'ailleurs le seul thème à figurer en tant que tel dans notre organigramme - la mer est donc structurellement présente dans l'agence, les antennes de façades maritimes sont représentées, un délégué « Mer » est placé aux côtés du président. Même orientation pour les parcs marins : ils ne doivent pas être des coquilles vides ; 25 postes supplémentaires leur seront accordés cette année, c'est un signe tangible dans cette période de forte contrainte budgétaire.

Enfin, l'agence participera à cinq expérimentations avec l'ONCFS dans des départements pilotes, non pas pour une intégration des structures, mais pour un travail en commun.

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