La façon dont l'Europe traite la question des migrations clandestines n'est pas du tout satisfaisante. À cet égard, ni la Commission ni le Conseil ne semblent être vraiment sensibilisés avec une claire conscience des enjeux.
Il faut comprendre, par exemple, que les migrants de Calais ont traversé cinq ou six pays de l'Union européenne avant d'arriver sur nos côtes. Ils ont d'ailleurs souvent un bon niveau de formation et possèdent de la famille ou des amis en Grande-Bretagne. D'où leur tentative de gagner ce pays par tous les moyens. Il faut rappeler, au surplus, que le système d'accueil anglais est très attractif. Dans ces conditions, on peut dire que la Grande-Bretagne sous-traite à la France le rôle du « gendarme ». Ce n'est pas normal.
Il faut aussi impérativement lutter contre les passeurs qui savent remarquablement s'organiser en proposant par exemple des tarifs différenciés en fonction du nombre de tentatives de pénétration illégale. Il convient de mettre en place un véritable partenariat avec nos voisins pour les reconduites à la frontière, par exemple.
Ce dont nous avons besoin c'est une prise de conscience et une volonté commune de trouver des réponses aux défis qui nous sont lancés.
Soulignons encore que la pression migratoire et l'obligation d'accueil pèsent d'abord sur les collectivités territoriales.
Il est de notre devoir d'exercer une pression permanente sur les autorités européennes et nationales pour que l'on puisse enfin dégager des solutions.