En matière de contre-discours, le site du Gouvernement « stop djihadisme » est le contre-exemple de ce qu'il faut faire. Je reviens des États-Unis où j'étais en déplacement pour la commission d'enquête sur la lutte contre les réseaux djihadistes. Pour les Américains, il est clair que ce n'est pas aux États de porter le contre-discours, mais bien aux acteurs du web et aux communautés. J'ajoute que dans ce pays, les différentes communautés, qui ont une place importante dans la société, ont noué des liens très forts avec les géants d'Internet.
Les Américains ont de l'avance sur nous, ils ont commencé à agir après les attentats du 11 septembre 2001 et je pense qu'on peut s'inspirer d'eux. Vous avez évoqué « check the web » et ses quatre personnes arabisantes. Aux États-Unis, c'est 300 personnes qui surveillent le web !
Quant aux services de renseignements, ils estiment que l'on doit utiliser la formidable puissance de ces entreprises et leur faculté d'adresser une réponse personnalisée aux internautes pour atténuer la portée du message djihadiste.