Je salue l'ambassadeur de Hongrie en France, M. György Károlyi. Vous êtes diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris et titulaire d'un diplôme de droit public de la faculté de droit de Paris. Vous avez travaillé dans le secteur aéronautique puis dans le secteur automobile. Vous connaissez bien notre pays et parlez parfaitement le français. Merci d'avoir accepté notre invitation.
L'Union européenne est confrontée à une crise migratoire de très grande ampleur. Nous nous sommes focalisés sur la Méditerranée centrale mais les Balkans représentent une voie d'accès privilégiée vers l'Allemagne et la Suède. La Hongrie, troisième pays de transit, est très exposée. Son gouvernement a pris des décisions dont la radicalité a pu choquer. Pouvez-vous nous en exposer le contexte ? Un programme européen a été décidé tendant à une plus juste répartition des migrants ; le Conseil Justice et affaires intérieures (JAI) du 22 septembre a adopté à la majorité qualifiée le principe d'une répartition volontaire des migrants présents en Grèce et en Italie. La Slovaquie, la Hongrie, la Roumanie et la République tchèque ont manifesté leur opposition. Le sort des 54 000 réfugiés présents en Hongrie a été réservé. Vous nous exposerez la position de la Hongrie dans cette négociation difficile. Les États européens doivent unir leurs forces pour que les demandes d'asile soient prises en compte dans de bonnes conditions. Schengen s'appuie sur deux piliers, la libre circulation et le contrôle effectif des frontières extérieures. L'un ne va pas sans l'autre. Quelles réflexions vous inspire cette situation ?