Intervention de Jean-Yves Leconte

Commission des affaires européennes — Réunion du 15 octobre 2015 à 8h30
Justice et affaires intérieures — Audition de M. György Károlyi ambassadeur de hongrie en france

Photo de Jean-Yves LeconteJean-Yves Leconte :

Merci de votre exposé sur le point de vue hongrois, qui reflète une grande connaissance des arguments qui touchent les Français. Vous n'évoquez pas la cause de l'exode depuis la Syrie et l'Irak, qui ne peut être traité comme relevant du phénomène migratoire global : ces gens fuient une situation de danger, presque de génocide ! La Turquie, la Jordanie, le Liban prennent en charge trois ou quatre fois plus de réfugiés que l'ensemble de l'Union européenne. Si l'Union européenne n'est pas capable de faire ce que fait le Liban, c'est une déstabilisation plus grande encore qui nous attend.

À une époque, la Hongrie recevait plus de personnes que l'Italie, mais on n'en parlait pas. Elle a respecté le règlement de Dublin du début à la fin, contrairement à l'Italie ou à la Grèce. Reste à savoir si c'était le meilleur choix, en termes d'image... La Hongrie ne respecte en revanche pas totalement les autres règles. Elle est hors des clous de la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme. Combien de demandes d'asile sont-elles accordées au bout du compte ? Quid des recours ?

Les affiches en hongrois prétendent s'adresser aux réfugiés mais sont manifestement destinées aux Hongrois. On exploite la situation pour des raisons de politique intérieure, ce n'est pas correct vis-à-vis de l'angoisse de gens qui arrivent parce qu'ils n'ont pas le choix. Des barbelés sur les plages grecques entraîneraient encore plus de drames. Quant à dire que la Turquie est un pays sûr... On ne peut fermer les yeux sur sa situation intérieure !

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