Monsieur l'Ambassadeur, vous êtes sympathique, parlez impeccablement français, mais vous êtes le représentant du gouvernement de M. Orban. Votre démonstration a été très habile, mais il faut faire savoir dans votre pays que l'image qu'il donne par son attitude n'est pas bonne. On peut toujours dire que la Grèce doit protéger ses frontières, mais comment installer des barbelés autour de milliers d'îles ?
Le problème est à la source de ces migrations. Nous devons nous interroger, dans l'Union européenne, sur notre volonté d'imposer nos standards partout dans le monde en jouant les apprentis sorciers, au risque de déstabiliser des pays, des régions entières.
La Hongrie n'a jamais colonisé personne, dites-vous ? On a entendu des versions différentes en Roumanie et en Slovaquie.
Pour l'instant, le parti populaire européen (PPE), dont M. Orban est membre, protège la Hongrie malgré ce qui y est fait en matière constitutionnelle ou en matière de presse. Je ne pratique pas la langue de bois. Les images que nous avons vues ont choqué. L'Union européenne, ce ne sont pas des personnes jetées à terre ou bousculées. Si la Hongrie n'est pas responsable de sa situation géographique, elle a un avantage par rapport à l'Allemagne ou à la France : personne ne veut y rester. Elle n'est qu'un lieu de passage pour des réfugiés qui savent qu'ils n'y sont pas les bienvenus. L'installation d'un mur de barbelés ne fait que déplacer le problème : on passe par la Croatie ou la Slovénie. Je reconnais que vous respectez formellement les règles de Schengen. Saluons l'attitude de la Serbie qui traite dignement les réfugiés sans être membre de l'Union européenne, et espérons qu'il en sera tenu compte dans le processus d'adhésion.
La Hongrie a été un grand pays mais son orientation politique actuelle donne une piètre image d'elle. C'est le choix du peuple hongrois, certes. Je me souviens d'un discours de M. Orban en 2011 à Budapest, devant la Conférence des organes spécialisés dans les affaires communautaires (COSAC) - il y était allé très fort !
Vous pourriez très bien gérer la situation comme les autres, sans donner à voir ces gens marchant le long des autoroutes... On est loin de l'empire austro-hongrois ! J'ai parlé un langage de vérité. La France n'est pas parfaite, mais votre pays est un peu borderline !