Parler de rapprochement avec Vladimir Poutine n'est pas la bonne manière d'aborder nos relations avec la Russie. La Russie est un pays incontournable - on comprend pourquoi - pour rechercher une solution. Nous ne faisons pas preuve d'un amour immodéré pour Poutine mais de réalisme bien compris. L'Union européenne a de nombreux problèmes avec la Russie, mais on ne peut l'exclure du débat. Nous avons une relation économique avec la Russie, et une forte dépendance gazière. Nous souhaiterions réduire cette trop grande dépendance, et serions ravis que l'Union européenne nous propose des alternatives. En attendant, nous faisons affaire avec la Russie. Il ne faut pas y voir un « amour charnel » pour Poutine. Nous commerçons à 80 % avec l'Union européenne.
J'ai rencontré le nouvel ambassadeur slovène. Il n'est pas question de barrière entre nos deux pays. La Slovénie est membre de l'espace Schengen. Nos polices coopèrent de manière préventive en menant des rondes, même si la frontière reste évidemment ouverte.
Depuis la chute du rideau de fer, la déchirure entre l'Est et l'Ouest de l'Europe n'existe plus. Y a-t-il désormais de nouvelles lignes de fracture Nord-Sud ? À 28 États membres, il est normal que se dessinent des lignes de fractures thématiques, ponctuelles, en fonction des problèmes et des situations respectives des différents pays. Les fractures internes à l'Union doivent être assumées. Attention à l'illusion d'optique : pour être forte, l'Europe n'a pas besoin d'être unanime sur tous les thèmes. Ce serait une unanimité de façade, qui plus est irréaliste. Une Union européenne forte doit assumer sa diversité. Nous trouverons d'autant plus facilement des solutions conjointes que toutes les sensibilités seront respectées, alors qu'une position imposée par la force susciterait le rejet.