Intervention de Philippe Bonnecarrere

Commission des affaires européennes — Réunion du 1er octobre 2015 à 8h30
Justice et affaires intérieures — Crise migratoire en europe - communication de m. jean bizet

Photo de Philippe BonnecarrerePhilippe Bonnecarrere :

Nous avons tous un avis sur ces questions extrêmement complexes. Au regard de leur degré de difficulté, nous devons fournir une réponse unitaire. Je suis agacé qu'il n'en aille pas ainsi, même au sein des collectivités territoriales où nous sommes parvenus à nous inoculer le virus de la division nationale. Les élections régionales du mois de décembre et l'omniprésence de l'élection présidentielle créent un climat horrible autour de ces thématiques. L'Europe, dont l'image n'était déjà pas brillante dans l'opinion publique, se voit d'autant plus remise en question. C'est la pertinence du modèle européen qui est en cause, même chez ses partisans les plus fervents.

Notre commission doit jouer tout son rôle à cet égard, comme elle l'a fait avec sa résolution relative à la lutte contre le terrorisme, dont il faut s'inspirer pour trouver des solutions transpolitiques. Nous devons exprimer des préconisations, publiquement et au sein de cette Assemblée.

La Russie est souvent évoquée, comme hier lors de l'approbation du protocole d'annulation de la vente des navires Mistral. Le président de la commission des affaires étrangères et de la défense a largement plaidé pour une meilleure prise en considération du point de vue russe, en particulier en Syrie. Cette question nous empoisonne.

Outre la question économique, la politique étrangère provoque un découplage entre une Europe du sud proche du point de vue français et une Europe du nord très méfiante à l'égard de la Russie, celle-là étant exposée à l'arrivée de migrants, celle-ci exprimant une position très différente. Évitons la division entre des États dénonçant l'impérialisme de la Russie et d'autres qui la jugent indispensable.

La « défense au large » doit être abordée. Au-delà des hot spots en Grèce et en Bulgarie, l'enjeu est d'interrompre le flux à la source, par des réponses militaires mais aussi économiques. La carte de l'Europe affichée dans notre salle de réunion s'arrête au Sahel. N'y figurent ni le sud du Sahel, ni la Libye, source et voie de migrations. Le montant des aides à l'Afrique est intéressant mais inadapté. Autant les opérations militaires de la France sont extrêmement efficaces, autant ses capacités ne sont pas à la hauteur des enjeux financiers de la zone subsahélienne. Nous devons mobiliser davantage l'Europe sur la « défense au large » et le développement économique.

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