Intervention de Michel Billout

Commission des affaires européennes — Réunion du 1er octobre 2015 à 8h30
Justice et affaires intérieures — Crise migratoire en europe - communication de m. jean bizet

Photo de Michel BilloutMichel Billout :

Ces sujets peuvent être pris par le petit bout de la lorgnette ou avec plus de distance. Je ne crois pas qu'il s'agisse d'une crise purement migratoire ; c'est la conséquence prévisible des crises du Moyen-Orient et en Afrique. Travailler avec la commission des affaires étrangères et de la défense est une bonne idée. Je lisais l'interview de Jacques Attali - qui n'est pourtant pas ma référence idéologique préférée... Je crois qu'il a raison de parler d'un monde qui passe d'une population sédentaire à une population de plus en plus mobile, pour différentes raisons, dont le changement climatique. Comment qualifier les migrants climatiques : sont-ils des réfugiés ou des migrants économiques ? Faut-il d'ailleurs faire cette distinction entre les « bons » réfugiés qui fuient la guerre et les « mauvais » migrants qui fuient la famine ? Serait-ce une moins bonne raison de se déplacer ?

Outre son impréparation à cette situation, il semble difficile au monde politique de s'extraire de problématiques de politique intérieure, où règne la petite phrase, comme celle sur « la race blanche »... La stigmatisation des étrangers n'est pas nouvelle : il n'y a pas si longtemps, c'était « le bruit et l'odeur »... Il est normal que la population soit inquiète de l'arrivée d'un nombre inconnu de migrants, mais qui seront demain plus nombreux qu'aujourd'hui. Je me souviens d'un débat, il n'y a pas si longtemps, où le patronat lui-même s'inquiétait de voir se tarir le flux de main d'oeuvre immigrée dans certains secteurs. Il faudrait une discussion franche sur la politique migratoire ; je ne crois pas, malheureusement, que nous pourrons l'avoir dans le cadre du prochain projet de loi.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion