Je salue la qualité des interventions sur un sujet auquel nous devions nous intéresser en priorité à la reprise de nos travaux. Le groupe de travail sur les migrations doit poursuivre ses réflexions. Nous devrions rencontrer Frontex, dont le responsable est un Français. Il est effectivement difficile d'obtenir des chiffres précis. Les migrants prennent souvent la précaution de jeter leurs papiers d'identité, quand ils en ont, avant d'entrer sur le territoire européen. Alors, quand on nous présente des chiffres à l'unité près...
Je suis très attaché à Schengen : la libre circulation à l'intérieur des frontières de l'Europe n'est possible qu'avec un contrôle aux frontières extérieures. Les faits ont montré l'impossibilité de mettre en oeuvre la procédure de Dublin. Quant à la réponse unitaire des États membres, nous voyons déjà les difficultés que cela pose à la société française. Des postures différentes par pays apparaissent sur la PAC qui est pourtant la première politique communautaire. Jacques Attali est souvent très pertinent dans ses observations - un peu moins dans ses propositions... La crise des subprimes nous est venue d'Outre-Atlantique. La France n'est pas étrangère à la situation en Libye, où elle n'a sans doute pas suffisamment préparé la suite de son intervention ; mais était-ce possible ? L'Union européenne doit entretenir des relations apaisées avec son grand voisin oriental, la Russie. Le partenariat oriental a été mené maladroitement : il était maladroit de demander à l'Ukraine de choisir entre ce partenariat et l'Union eurasiatique, comme l'on demanderait à un enfant de choisir entre son père ou sa mère divorcés...
Nous en payons le prix fort aujourd'hui. Ce qui s'est passé à l'ONU offre peut-être l'occasion d'une main tendue que nous ne pouvons pas refuser. Didier Marie a raison, nous ne pourrons pas faire face à un afflux de plusieurs millions de personnes. Les pays du Golfe ne se préoccupent guère de leurs voisins. L'Union européenne est confrontée à un problème très difficile auquel nous devons remédier en augmentant les moyens de Frontex, en créant des postes de gardes-frontières et de garde-côtes.
L'Allemagne, à une certaine époque, considérait que les réfugiés avaient vocation à retourner dans leur pays ; mais une partie restera. Jacques Attali a raison de parler de bouleversement mondial. Nous continuerons donc notre réflexion avec André Reichardt sur Schengen. Espérons des rapports plus normalisés avec nos voisins russes, même si nous ne sommes pas dupes de leur diplomatie.