Intervention de François Bonhomme

Réunion du 31 janvier 2017 à 14h30
Questions d'actualité au gouvernement — Procès bruckner

Photo de François BonhommeFrançois Bonhomme :

Ma question s'adresse à M. le Premier ministre.

Élisabeth Badinter déclarait il y a un an : « Il ne faut pas avoir peur de l’accusation d’islamophobie ». Elle proclamait ainsi son refus de céder au chantage antiraciste. Depuis lors, ce chantage n’a pas désarmé, bien au contraire ! Il y a quelques jours, c’est l’historien Georges Bensoussan qui était poursuivi pour provocation à la haine raciale.

À l’origine de ce procès, un attelage d’un nouveau genre, le Collectif contre l’islamophobie en France et son cortège d’imprécateurs. Même la LICRA s’est solidarisée !

Animés d’une même fureur inquisitoriale, ils ont traîné en justice un historien de la Shoah qui serait coupable d’avoir dénoncé un antisémitisme devenu courant dans nombre de familles musulmanes. Le parquet l’a poursuivi.

Peu auparavant, le philosophe et essayiste Pascal Bruckner a, lui aussi, comparu pour des reproches similaires. Dans son cas, la décision des juges a été une victoire de la liberté d’expression contre l’intimidation islamiste. Il y a quelque chose de réconfortant à constater que la justice n’est pas dupe de la stratégie de certains groupes identitaires !

Si cette décision est le fruit de la sagesse, on peut, en revanche, s’étonner de la frilosité du Gouvernement, que l’on a si peu entendu sur ce sujet. On peut également s’étonner de la situation de certains « territoires perdus de la République », où l’enseignement de la Shoah est devenu impossible et où l’idéologie de l’opprimé et du relativisme installe l’idée que les coupables de tous les maux sont la République et la France.

Monsieur le garde des sceaux, ne croyez-vous pas qu’il est temps de condamner fermement le discours selon lequel la France serait islamophobe ? Ne croyez-vous pas qu’il est temps de soutenir nos enseignants dans leur lutte pour la liberté d’expression et le droit d’enseigner l’histoire et les sciences naturelles et, finalement, de défendre, là aussi, la République ?

N’est-il pas temps pour le Gouvernement de le dénoncer, pour défendre la République contre ses fossoyeurs ?

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