Le projet de loi mettant fin à la recherche et à l’exploitation des hydrocarbures conventionnels et non conventionnels dont nous achevons l’examen présente une saveur particulière. La teneur de nos échanges depuis deux jours en est le témoignage.
Texte tour à tour d’affichage, volontariste, puis symbolique, ce projet de loi n’est clairement pas une révolution dans la politique de transition énergétique et de développement durable de notre pays.
Les visions proposées par les textes Grenelle I et II, puis le volontarisme affiché dans la signature de l’accord de Paris ont placé la France parmi les nations leaders dans ce domaine. Avec d’autres pays, nous essayons de montrer un autre chemin de développement durable, économique et social. Notre famille politique et le groupe Union Centriste ont toujours suivi et été volontaristes dans ces démarches.
Monsieur le ministre d’État, je suis au regret de vous dire que ce projet de loi n’a pas la même épaisseur politique et manque, à notre sens, d’une vision globale.
Les sénateurs centristes veillent tout particulièrement à ce que nous nous engagions dans un développement équilibré et à ce que nos grands objectifs en matière d’environnement et de transition énergétique puissent être mis en œuvre.
Ce qui nous intéresse, ce sont les moyens accordés à cette politique et la possibilité de suivre la réalisation de nos objectifs. Puisque ce projet de loi traite notamment des conséquences de l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre et de la nécessité de réduire notre empreinte carbone, nous attendions plutôt le Gouvernement sur le suivi de ces trajectoires, sur la possibilité d’atteindre nos objectifs nationaux, européens et internationaux, qui sont très ambitieux : diminution de 80 % des gaz à effet de serre en 2050, avec une étape à 40 % en 2040.
Ce qui nous intéresse, monsieur le ministre d’État, ce sont les trajectoires dans les domaines du logement, des transports, de la rénovation thermique, des énergies renouvelables et de la baisse de la consommation énergétique.
Au cours de l’examen de ce projet de loi, nous nous sommes demandé pourquoi nous engager dans une sortie complète de la production d’hydrocarbures dans notre pays en 2040, alors que, à cette date, même si nous sommes les meilleurs du monde, nous continuerons d’avoir besoin d’énergies fossiles.
Toutefois, nous voulons aussi montrer notre volonté et relever le défi de la lutte contre le réchauffement climatique. De ce fait, sur le fond des sujets, nous vous soutiendrons, monsieur le ministre d’État, mais nous attendons aussi, comme beaucoup de groupes dans cet hémicycle, la vraie réforme du code minier, promise par les majorités successives.
En conclusion, j’indique que les membres du groupe Union Centriste voteront dans leur très grande majorité en faveur de ce projet de loi.