Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, ces orientations budgétaires ont été établies par deux ministres de droite, pour un Premier ministre lui aussi de droite et un Président de la République ancien ministre d’un gouvernement de gauche. Elles ont le mérite de rappeler à quel point l’opposition entre droite et gauche n’est qu’une opposition de la salive, qui ne résiste pas à l’épreuve des faits.
Les déclarations et les positionnements médiatiques d’hier ont laissé la place à une clarification politique : les convictions européistes sont appliquées par tous. Des renégats de la droite aux hollandistes honteux, tous les membres du Gouvernement travaillent d’arrache-pied à la déconstruction de la France, de sa souveraineté et de ses libertés, notamment de sa liberté budgétaire.
Une déferlante migratoire qui non seulement constitue un poids financier énorme, mais qui fragmente notre unité nationale par un communautarisme militant, un terrorisme qui s’enracine, un nombre de chômeurs réel qui dépasse les cinq millions, neuf millions de pauvres, des millions de mal-logés, tel est le bilan de plusieurs décennies d’une politique dictée par Bruxelles.
Loin d’en tirer les enseignements, monsieur le ministre, vous persistez dans la doctrine mondialiste. Vos prévisions sont en trompe l’œil, car, avec une inflation supérieure à vos prévisions, tout s’effondrera, et les beaux chiffres que vous couchez sur papier, annonçant une augmentation de dépenses de fonctionnement, se transformeront en baisse des volumes.
Pieds et poings volontairement liés au carcan européiste, et appliquant avec zèle la feuille de route rédigée par la chancellerie allemande, vous ne nous laissez aucune latitude pour protéger notre modèle budgétaire national.
Ainsi, les budgets et les prévisions budgétaires se suivent et se ressemblent, obsédés et contraints que nous sommes par la règle absurde de réduction du déficit public sous la barre des 3 % du PIB.
Concernant l’article 12, vos orientations ne sont pas à la hauteur des enjeux. Ainsi, pour ce qui est de la défense, la promesse de M. Macron d’atteindre 2 % du PIB en 2025 n’est pas suffisante. Nous maintenons notre souhait de voir le budget de notre défense atteindre les 3 % du PIB, tant les enjeux sont immenses pour la sécurité et la protection de nos soldats et de nos compatriotes, pour la lutte contre le terrorisme et pour la préservation des intérêts de la France dans le monde.
Vous vous targuez, monsieur le ministre, d’accorder 1, 8 milliard d’euros supplémentaires aux armées, alors que, en juillet dernier, vous geliez les crédits pour 2017 et vous leur supprimiez 850 millions d’euros de crédits.
Vous retirez d’une main ce que vous promettez de donner de l’autre, et l’on sait depuis Jacques Chirac que les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent.