Intervention de Jean-Jacques Panunzi

Réunion du 9 novembre 2017 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Statut particulier de la corse

Photo de Jean-Jacques PanunziJean-Jacques Panunzi :

Ma question s’adresse à M. le Premier ministre.

L’article 30 de la loi NOTRe du 7 août 2015 a institué en Corse une nouvelle entité à statut particulier, la collectivité de Corse, qui sera portée sur les fonts baptismaux le 1er janvier 2018.

Si, en 1982, 1991 et 2002, l’évolution du statut de la Corse s’est fait par l’adoption de textes spécifiques à notre île, à la suite de débats riches et variés, on nous a cette fois imposé une réforme à marche forcée et au rabais, par l’adoption d’un amendement à la loi NOTRe que le Gouvernement, par la voix de Marylise Lebranchu, a souhaité solder rapidement, sans bénéfice de discussion ni de division, oserais-je dire, pour que les votes soient conformes dans les deux assemblées.

Dans l’urgence, le Gouvernement s’était alors inscrit dans une démarche convergente avec celle des nationalistes, pour qui la priorité était de supprimer les conseils départementaux dans les plus brefs délais, le reste important peu.

Pourtant, quid de l’organisation des services, des personnels, de l’opérationnalité institutionnelle, et surtout de la fiscalité et des moyens financiers ?

Contrairement aux réformes antérieures, l’avènement de la collectivité dite « unique » n’est pas assorti d’un soutien financier exceptionnel ou durable pour faire face aux contraintes nouvelles qu’engendre toujours, dans un premier temps, la réforme.

À côté des douze autres régions françaises, qui comptent toutes plusieurs millions d’habitants, la Corse ne peut pas rester à la traîne en matière d’équipements publics et de modernisation, d’autant que le PEI, institué pour rattraper le retard de notre île en matière d’infrastructures, arrive à son terme. Le PIB insulaire s’élève à 8 milliards d’euros, le plus faible de l’ensemble des régions métropolitaines, quand celui de la région Centre-Val de Loire, l’avant-dernière région la plus pauvre, dispose d’un PIB de 69 milliards d’euros.

Viscéralement attaché à l’épanouissement de la Corse au sein de la République, je forge l’espoir et même l’exigence que cette même République soit naturellement à l’écoute des territoires qui la constituent lorsqu’ils ont besoin d’elle pour avancer.

Ma question est simple : monsieur le Premier ministre, êtes-vous prêt, d’une part, à envisager un soutien financier pérenne de la future collectivité de Corse pour permettre son opérationnalité et, d’autre part, à accepter l’élaboration et l’adoption d’une loi spécifique à la Corse…

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