Intervention de Bernard Jomier

Réunion du 16 novembre 2017 à 21h45
Financement de la sécurité sociale pour 2018 — Article 34

Photo de Bernard JomierBernard Jomier :

Dans son intervention, notre collègue Laurence Cohen a fait référence, dans des termes assez négatifs, à la concertation nationale qui a eu lieu l’année dernière. Pour ma part, je voudrais au contraire souligner que cette concertation, qui a été longue, s’est déroulée en plusieurs phases avec, d’un côté, un panel de citoyens et, de l’autre côté, des professionnels de santé. Elle a donné lieu à des débats très riches, qui ont abouti à un ensemble de recommandations très cohérentes.

L’obligation vaccinale n’est qu’une des recommandations de la concertation nationale, qu’il faut appliquer au moins de façon transitoire, pour rétablir un niveau protecteur pour la collectivité. Parallèlement, il convient aussi – surtout – de mettre en œuvre les autres recommandations. Il est d’ailleurs souligné dans le rapport la nécessité d’une expertise indépendante, d’une information complète et accessible à tous, présentant, pour chaque vaccin, le rapport bénéfice-risque.

J’en viens à mon dernier point, que je considère comme très important, mais sur lequel je ne m’éterniserai pas. Il existe peut-être des effets secondaires rares et graves. Mais la science, plus particulièrement celle qui étudie la vie, ce n’est pas blanc ou noir, c’est une balance entre les bénéfices et les risques. Souvenons-nous que, dans les années 1960, on a éliminé la polio de notre pays, avec un vaccin qui, à ses débuts, donnait la polio à certains enfants. C’était dramatique ! Dieu merci, nous n’en sommes plus là ! On a sauvé, dans le même temps, des milliers et des milliers d’enfants de cette maladie.

Par conséquent, je veux bien admettre qu’il existe peut-être quelques effets secondaires pour quelques personnes. Toutefois, dans le plateau de la balance bénéfice-risque, les bénéfices sont incomparablement supérieurs aux risques. Par conséquent, à l’heure de l’arbitrage, où l’on prend en compte l’intérêt collectif et l’intérêt individuel, je me range à cette décision. Je dénonce assez la montée de l’individualisme et d’une forme d’égoïsme dans notre société pour ne pas vouloir protéger l’intérêt collectif et l’ensemble de la collectivité. Il s’agit à mes yeux d’une vraie décision de santé publique, qu’il faut soutenir.

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