Intervention de Gilles Roussel

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 6 décembre 2017 à 9h30
Projet de loi relatif à l'orientation et à la réussite des étudiants — Audition conjointe de Mm. Gilles Roussel président de la conférence des présidents d'université cpu et philippe vincent secrétaire général adjoint du syndicat national des personnels de direction de l'éducation nationale snpden

Gilles Roussel, président de la Conférence des présidents d'université (CPU) :

Dans mon établissement, certaines filières comptent jusqu'à 20 % d'étudiants titulaires d'un bac technologique et 5-6 % de titulaires d'un bac professionnel. Dans la grande majorité des cas, il s'agit d'étudiants dont ce n'était pas le premier choix.

La réforme a vocation à éviter ces situations puisque, en l'absence de classement des voeux exprimés, elle devrait permettre d'accueillir les étudiants dans la filière de leur choix. Mais c'est surtout la question des moyens alloués qui se pose. On peut espérer que la réforme améliore le processus de l'affectation mais elle ne résoudra pas le problème du nombre de places et de leur financement.

Comment faire pour augmenter le nombre de places sans moyens supplémentaires ? Surtout que les formations de DUT coûtent en moyenne plus cher que les formations de licence générale, même STAPS. Pour accueillir plus de jeunes, allons-nous devoir réaliser des arbitrages en faveur des formations les moins onéreuses ? Est-ce l'objectif de la Nation ? Or la probabilité d'augmenter le nombre de places en DUT me semble très faible compte tenu des moyens qui nous ont été promis pour l'année prochaine.

Le passage du DUT de deux à trois ans nécessitera une transformation très profonde car aujourd'hui, les IUT sont devenus des « classes préparatoires bis » avec un objectif de poursuite d'études dans les écoles d'ingénieurs et les masters des universités. Remarquons également que les programmes des DUT ne sont pas véritablement adaptés aux bacheliers technologiques.

Pour accueillir plus d'étudiants en DUT, il faudrait donner explicitement à ces formations un objectif d'insertion professionnelle à bac + 3, comme le souhaitent les milieux socio-professionnels. Les contenus pédagogiques de DUT, qui font l'objet d'un cadrage national, doivent également évoluer. C'est donc l'État, et non les universités, qui dispose actuellement des moyens de faire évoluer les choses. Vous comprendrez donc qu'il y a une tension entre cadrage national et capacité à accueillir plus d'étudiants.

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