Intervention de Clément Armato

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 6 décembre 2017 à 14h30
Projet de loi relatif à l'orientation et à la réussite des étudiants — Audition conjointe des organisations d'étudiants

Clément Armato, délégué national à l'Union nationale inter-universitaire (UNI) :

Au risque de remettre les pieds dans le plat, je rappelle que ce sujet n'a pas été abordé lors des concertations sociales de septembre-octobre. J'étais membre du groupe de travail n° 8. Nous devions aborder le sujet et le ministère a intimé aux 40 participants du groupe d'y renoncer, en nous disant qu'il ferait l'objet d'autres concertations. Nous avons ensuite découvert que le projet de loi supprime le régime de sécurité sociale étudiant. Et nous savons que le ministère a reçu certains intervenants...

Cette suppression du RSSE nous inquiète. On lui impute beaucoup de difficultés qui relèvent en fait de la sécurité sociale. Ainsi, de la distribution des cartes Vitale. Celle-ci devrait être faite dès l'âge de seize ans à chaque jeune. Or beaucoup n'en ont toujours pas à dix-huit ans. On blâme le RSSE : la ficelle est un peu grosse ! Hélas, c'est celle qui passe le mieux dans les médias et auprès des parents.

Autre question : la sécurité sociale va devoir absorber le déficit du régime étudiant, soit 180 millions d'euros. Elle devra aussi traiter les dossiers des étudiants. Pour l'heure, la LMDE et le réseau EmeVia le font pour une vingtaine d'euros. Le coût à la sécurité sociale sera légèrement supérieur.

Les actions de prévention que conduisait la sécurité sociale étudiante vont être transférées directement à la sécurité sociale. Comment celle-ci fera-t-elle ? Avec quels moyens ? Le ministère promet de laisser les associations étudiantes en charge de ces actions. Pour l'heure, leur efficacité est en diminution constante. Comment toucher les jeunes ? Il faut prendre en compte les meilleures actions de prévention concernant l'alcool, le tabac, les drogues, toutes les conduites addictives, sans oublier le stress à l'université. Comment être entendu par les étudiants ? Nous n'avons pas de réponse.

Avec la fin du RSSE, les étudiants devront passer au régime général. Pour résoudre leurs problèmes, ils devront faire la queue pendant des heures, avoir des non-réponses au téléphone, aller sur Améli qui ne fonctionne quasiment pas, etc. Bref, on remplace un service qui ne marchait que sur une jambe par un service dont les deux jambes sont cassées.

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