Madame la présidente, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, voici venu le dernier budget de la mandature, budget qui aurait dû traduire en actes le « redressement du pays » après cinq années d’exercice.
Dans un même mouvement, les hypothèses macroéconomiques et les prévisions de recettes se veulent toujours plus « volontaristes », tandis que les dépenses se relâchent.
Ce budget, le dernier du quinquennat de François Hollande, relève de la tartufferie : il faut, coûte que coûte, passer le déficit sous les 3 %, objectif que le Président de la République avait affirmé atteindre en 2013, du temps où il était adepte des anaphores et des serments électoraux. Nous n’avons donc que quatre ans de retard…
Mais, voilà, les reports de dépenses et les avances de recettes atteignent des proportions inédites. Simulation des recettes, dissimulation des dépenses… Ce travers est pratiqué avec méthode dans ce budget. C’est même sa marque de fabrique. Ainsi, plus d’une dizaine de milliards d’euros de dépenses, budgétaires ou fiscales, ont été repoussés de 2017 à 2018, en transformant notamment des baisses de charges en crédits d’impôt.