La Coface nous a été transférée après de longues discussions en 2016. Les résultats de la première année sont positifs, avec une croissance de 30 % pour les garanties, de 15 % pour l'assurance change, de 30 % pour les cautions préfinancement. Nous enregistrons une petite baisse de 3 % pour l'assurance prospection, mais elle va reprendre en 2018. L'intégration humaine est en bonne voie et nous voulons nous placer au plus proche de nos clients. En 2018, toutes les directions générales de Bpifrance seront dotées d'un délégué international qui pourra déployer les outils d'assurance à l'export.
Nous finançons tous les développeurs français pour favoriser les énergies renouvelables : nous sommes reconnus par les autres banques comme un prêteur de long terme, un peu comme le fait la KfW en Allemagne qui est un véritable modèle en la matière. La Caisse des dépôts et consignations et nous-même avons encore du chemin à parcourir pour rattraper notre homologue allemand.
Bpifrance ne porte pas atteinte aux intérêts de banques françaises : elles nous invitent régulièrement dans leurs cénacles. Les places bancaires se gèrent ville par ville : vous avez ainsi la place de Lille, de Lyon ou encore de Strasbourg, et c'est là que se nouent les liens entre directeurs régionaux. Nos parts de marché sont en baisse puisque le marché bancaire est en croissance de 20 % alors que la nôtre se limite à 6 %. Notre pic de marché a été atteint en 2016 à 4,2 % sur le crédit aux entreprises et nous sommes redescendus à 3,8 %. En 2018, notre part de marché va continuer à décroître. Elle remontra lorsque le cycle s'inversera ; c'est inévitable. C'est d'ailleurs pour cela que nos clients nous sont si fidèles : ils se souviennent à quel point nous leur avons été loyaux lors de la dernière crise et ils savent que lorsqu'il recommencera à neiger sur la face nord, Bpifrance sera à leur côté.
En 2017, nous avons investi en direct sur nos fonds propres et sur les fonds propres du programme d'investissements d'avenir 250 millions d'euros en capital-risque alors que les start-up françaises ont levé environ 3 milliards d'euros. Notre part de marché est donc faible et nous travaillons toujours en co-investissement. Pour notre activité de fonds de fonds, notre ratio moyen est de 20 %, l'argent privé représente donc 80 % du total. La présence de Bpifrance déclenche, il est vrai, un effet multiplicateur. Il n'y a aujourd'hui aucun risque d'éviction des banques privées. Vous n'empêcherez pas certaines de se plaindre parce qu'elles auront perdu un marché bancaire ou parce que nous aurons refusé de financer un fond de fond.
Notre politique de dividendes est de l'ordre de 30 %. Bpifrance est une des rares banques de développement dans le monde qui paye l'impôt et verse un dividende. Depuis 2014, la somme de ce que nous avons payé est supérieure de 400 millions d'euros à la totalité des crédits que nous avons reçus de l'État et du programme d'investissements d'avenir. Bpifrance a donc plus qu'autofinancé la garantie et l'innovation.