Intervention de Pierre Ouzoulias

Réunion du 8 février 2018 à 14h30
Orientation et réussite des étudiants — Article 2 ter, amendement 19

Photo de Pierre OuzouliasPierre Ouzoulias :

Madame la ministre, ce n’est pas moi qui appelle ces formations ainsi, c’est votre collègue le président de l’université de Nice. Je peux d’ailleurs vous transmettre sa note. Loin de moi d’ailleurs l’idée de stigmatiser : j’ai le plus profond respect pour les sentiments catholiques…

J’en viens à l’amendement n° 19. Je n’ai pas réagi à la proposition de Laurent Lafon, qui incluait le mot de cursus, lequel m’est cher et me semble fondamental. Dans la proposition de l’Assemblée nationale, il ne figure pas, ce qui laisse à penser qu’un étudiant arrivé en licence pourrait, à partir d’un choix plus ou moins rationnel de modules d’enseignement, constituer son cursus.

Je ne crois pas qu’il doive en être ainsi. Je suis particulièrement attaché à l’idée qu’une discipline exige un apprentissage défini par un professeur en fonction de règles de l’art et que, au sein d’un cursus, des disciplines doivent être enseignées, quand bien même elles paraissent très rébarbatives.

Je crains que, si on laisse à un étudiant le soin de choisir librement son cursus, il n’abandonne ces matières qui sont considérées comme un peu difficiles. Par exemple, à mon sens, on ne peut pas faire de philosophie sans apprendre l’allemand, de la même manière que l’on ne peut pas entreprendre d’études d’histoire antique sans apprendre le latin. À laisser croire aux étudiants qu’ils peuvent constituer eux-mêmes leur cursus sans l’intervention d’un professeur qui sait ce que doit inclure la constitution d’un savoir, on fait fausse route.

C’est la raison pour laquelle la formulation adoptée par l’Assemblée nationale me semble bien trop abrupte pour être retenue ici.

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