Nous souhaitons que le Gouvernement remette au Parlement, pour débat devant les deux commissions compétentes, un rapport sur les mesures envisagées pour adapter l’organisation de l’enseignement supérieur aux professions émergentes et d’avenir.
Data scientist, e-marchandiser, ingénieur cloud, géomaticien, manager communication en biotechnologie, itéiste, éleveur d’insectes comestibles, comportementaliste-médiateur pour animaux domestiques : ces noms étranges correspondent à des métiers en train d’émerger pour répondre aux nouveaux besoins qui apparaissent dans l’informatique, la recherche, l’industrie ou encore l’innovation technique et scientifique. Pour assumer ces emplois, très divers, il conviendra de trouver des personnels plus ou moins qualifiés. L’enseignement supérieur va devoir s’adapter et mettre sur pied de nouvelles filières.
À cette liste de métiers émergents, il conviendra d’en ajouter autant d’autres correspondant à des besoins dont nous n’avons pas encore connaissance, d’où l’idée d’un rapport permettant de poser les exigences et de suggérer des formations ad hoc.
Par ailleurs, il existe déjà des métiers dits « d’avenir ». Ainsi, on sait que certains secteurs, déjà porteurs, vont le rester, voire le devenir davantage.
Un rapport de 2015 de la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques, la DARES, évaluait les besoins pour la période 2015-2022. Les prévisions de cette étude étaient fondées, d’une part, sur le nombre de personnes devant partir à la retraite chaque année, nombre facile à connaître en fonction de leur âge – entre 2015 et 2022, 80 % des emplois proposés seront libérés par ces départs à la retraite –, d’autre part, sur les créations de postes par les entreprises pour répondre aux nouveaux besoins de l’économie et de la société, légèrement variables selon le taux de croissance.
Ce rapport pointait plus particulièrement certains secteurs, comme celui des aides à la personne. Le métier d’aide à domicile serait le plus porteur dans les dix années à venir, tant en taux de croissance qu’en nombre de postes. Près de 160 000 postes seraient ainsi créés entre 2015 et 2022, soit une hausse de 2, 6 % en moyenne chaque année. Les secteurs de l’informatique et du numérique, dans lesquels 150 000 embauches sont attendues par an, le secteur médical, ainsi que ceux de la restauration, de l’hôtellerie et des loisirs sont également porteurs.
Les formations menant à ces différents types de professions devront donc peut-être être renforcées, leur contenu et les pédagogies devront être revus afin de répondre à de nouvelles exigences. L’enseignement supérieur va donc devoir évoluer et s’adapter à ces besoins très différents. Il nous semble intéressant qu’un rapport fasse le point sur ces questions.