Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, je voudrais évoquer la situation des étudiants sortant du lycée de Wallis-et-Futuna, situé à 2 000 kilomètres de l’université française la plus proche, celle de la Nouvelle-Calédonie, à laquelle il est statutairement rattaché. L’université de Papeete est à plus de 3 000 kilomètres, celles de métropole, bien sûr, à 20 000 kilomètres.
Chacun connaît la situation de la Nouvelle-Calédonie et les évolutions possibles du statut de son université. Qu’en serait-il pour Wallis-et-Futuna si la compétence « enseignement supérieur » était transférée au pays ?
Aujourd’hui, plus des deux tiers des bacheliers de Wallis-et-Futuna sont issus des filières technologiques et professionnelles, et ils se dirigent donc de préférence vers des formations courtes, de type BTS ou DUT, en Nouvelle-Calédonie.
Cependant, pour un grand nombre d’entre eux, ils n’ont pas de place et se rabattent presque en totalité sur l’université, donc par défaut et en étant mal préparés. Il conviendrait, à l’évidence, qu’ils puissent trouver une place en rapport avec leurs compétences scolaires. Il serait souhaitable de permettre l’ouverture de BTS sur le territoire.
Notre collègue Laurent Lafon a proposé un amendement visant à permettre une orientation vers une année propédeutique spécifique. C’est une idée que j’aurais pu soutenir, mais elle ne correspond pas exactement à la situation de plusieurs de nos lycéens, qui passent le bac au mois de décembre et qui doivent attendre huit mois avant de faire la rentrée universitaire métropolitaine.
Un dispositif de remise à niveau et de renforcement des connaissances et des compétences serait le bienvenu. Ne peut-on imaginer, madame la ministre, qu’un tel dispositif soit intégré dans le suivi, prévu par ce projet de loi, pour les étudiants du premier cycle ?
Une telle remise à niveau pourrait aussi être accompagnée d’une préparation à l’adaptation à des nouvelles conditions de vie. Être loin de leur famille, dans un changement de cadre complet, est un choc important pour des jeunes, et il est indispensable d’en tenir compte si l’on ne veut pas les condamner à l’échec.
On pourrait attendre les Assises des outre-mer ou la mise en application de la loi Égalité réelle outre-mer pour apporter des solutions à ces situations, mais les étudiants sont déjà en attente d’une aide et d’un accompagnement.