Intervention de Jacques Muller

Réunion du 5 février 2009 à 22h00
Mise en œuvre du grenelle de l'environnement — Article 41

Photo de Jacques MullerJacques Muller :

La question de la qualité des composts urbains susceptibles d’être utilisés en agriculture est extrêmement importante.

Les agriculteurs ont la réputation, souvent injuste, de ne pas respecter l’environnement. Cela n’empêche pas qu’on leur demande d’utiliser les boues urbaines ! Il importe donc que des efforts soient réalisés pour que celles-ci soient d’une qualité optimale.

L’enjeu est fort. D’un point de vue agronomique, il est intéressant d’enrichir les sols en matière organique grâce à des composts de qualité. Sur le plan énergétique, mieux vaut pouvoir épandre les composts sur les terres plutôt que de devoir les brûler, alors qu’ils sont riches en eau. Enfin, si l’on considère la qualité de l’air, je rappelle que la combustion de la matière organique, des plastiques ou du chlore dégage de la dioxine. Nous avons donc, à tous points de vue, intérêt à fournir à l’agriculture des composts d’une qualité optimale.

La difficulté provient du fait que la méthanisation et le compostage sur ordures ménagères résiduelles brutes ne nous permettent pas d’atteindre une qualité satisfaisante. Il est inévitable, dans ce cas de figure, que des substances dangereuses – je pense au mercure des piles, au toner des photocopieuses… – passent dans les composts et se retrouvent ensuite dans l’environnement.

Quelles solutions adopter ? Il a été fait référence à ce qui se passe à l’étranger. Nos voisins allemands ont effectivement une gestion optimale des fermentescibles issus des déchets ménagers, parce qu’ils ont développé des filières cohérentes reposant sur la collecte sélective de fermentescibles qui sont méthanisés et compostés. Ainsi, Fribourg-en-Brisgau, ville proche de Mulhouse qui lui est très comparable, produit 140 kilogrammes de déchets résiduels ultimes par habitant et par an et collecte sélectivement, toujours par habitant et par an – y compris dans l’habitat vertical, monsieur Braye –, 80 kilogrammes de déchets fermentescibles, lesquels sont méthanisés dans une usine qui ne se débarrasse pas des composts mais les vend tant ils sont de qualité.

Il est donc important d’inscrire dans le projet de loi notre volonté d’emprunter la voie de la qualité en indiquant que les nouvelles unités de méthanisation devront être alimentées par le produit de collectes sélectives de biodéchets. Ainsi, nous obtiendrons les composts de qualité que nos agriculteurs attendent.

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