Le rapporteur et le ministre ont rappelé l’essentiel concernant le fonctionnement de l’agriculture dans notre pays. La France a une chance assez extraordinaire : aucun autre pays de l’Union européenne n’a pu mettre en place une telle organisation collective de son secteur agricole. Nous sommes l’exception européenne ! D’ailleurs, monsieur le ministre, vous devez régulièrement vous battre à Bruxelles pour faire reconnaître les GAEC.
À propos de l’insertion et de l’accueil des jeunes, je voudrais, sans raconter ma vie, évoquer une expérience professionnelle. Quand j’étais responsable des jeunes agriculteurs pour le département des Vosges, nous avons créé un dispositif d’installation-formation, un contrat de solidarité. Nous avions obtenu à l’époque la reconnaissance de stagiaires de la formation professionnelle, qui permettait à des jeunes extérieurs au monde agricole de s’installer avec des agriculteurs proches de la retraite. Michel Rocard, alors ministre de l’agriculture, avait repris cette idée.
Aujourd’hui, on dispose donc d’un arsenal complet pour à la fois s’organiser et promouvoir l’installation de jeunes non issus du milieu agricole, voire venant d’autres pays. Nous avons tous, dans nos départements, des exemples de jeunes venus d’ailleurs qui se sont installés et ont réussi en agriculture. Les CUMA, les coopératives sont des outils assez extraordinaires, mais ne nous affaiblissons pas, continuons à nous battre pour faire en sorte que Bruxelles reconnaisse l’exception française, l’agriculture de groupe. Dans cette perspective, je souhaiterais que, dans cet hémicycle, on en revienne à l’essentiel : nous disposons de tout l’arsenal juridique et réglementaire nécessaire. Avant nous, des femmes et des hommes avaient déjà imaginé comment faire vivre l’agriculture de groupe : nous n’avons rien inventé, tout existe déjà, tout est en place !