Madame la présidente, madame la secrétaire d’État, mes chers collègues, quelques semaines après le vote de la loi relative à la SNCF, je crois indispensable d’alerter de nouveau le Gouvernement sur un aspect moins emblématique du réseau ferré national, celui des trains Intercités, et, parmi ceux-ci, le POLT, le Paris-Orléans-Limoges-Toulouse.
Le projet de TGV Limoges-Poitiers, promis à grand renfort de publicité et auquel ont été consacrés 150 millions d’euros dépensés en études, a fini par être enterré par le Conseil d’État, pour cause de non-financement. Pendant ce temps, la ligne POLT a été délaissée, avec le vieillissement de son matériel roulant, l’inconfort de ses voitures et ses retards fréquents, dus en partie à des locomotives tombant régulièrement en panne, et ce au terme de trois projets de modernisation envisagés, puis annulés, tout au long des trente dernières années. Je le souligne, cette ligne était la plus rapide de France voilà quarante ans, reliant Limoges à Paris en deux heures cinquante, alors que le temps de trajet, aujourd’hui, est de trois heures trente au minimum, voire souvent supérieur.
Sa rénovation est plus que nécessaire pour les usagers et les territoires qu’elle dessert. Elle représente 713 kilomètres de voies, traversant trois régions et vingt-cinq départements. Je note que Michel Delebarre, dans son rapport, préconise une attention particulière pour le POLT, ainsi qu’une « ambition », déclarant cette ligne tout à la fois « structurante » et « prioritaire ».
Je vous remercie donc, madame la secrétaire d’État, de faire savoir aux élus, aux chambres consulaires et aux forces vives des territoires concernés où en est la rénovation de cette ligne.
Ma question se déclinera en cinq points.
Mme la ministre chargée des transports, venue à Limoges voilà une dizaine de jours, a annoncé un budget de 1, 6 milliard d’euros. Celui-ci sera-t-il suffisant pour augmenter la vitesse et les temps de parcours, afin d’atteindre l’objectif d’un Paris-Limoges en deux heures trente et d’un Brive-Limoges-Paris en trois heures vingt ?
Quel est le calendrier des travaux de régénération de l’ensemble de l’axe et de la mise en œuvre du wifi, permettant aux usagers, notamment aux responsables d’entreprise, de communiquer ?
Où en sont la commande des rames nouvelles pour 2022-2023 et la création d’un site de maintenance des enceintes ferroviaires à la gare de triage d’Estavel, à Brive ? Ces rames seront-elles bien adaptées à l’objectif de faire rouler ce train à 220 kilomètres à l’heure ?
Est-il envisagé de rétablir le service quotidien d’un aller-retour sans arrêt entre Brive, Limoges et Paris ?
Que vont devenir les lignes TER au départ de Brive ? Je veux notamment parler des lignes Brive-Objat – cette liaison est actuellement fermée pour cause de glissement de terrain –, Brive-Rodez, Brive-Aurillac, Brive-Bordeaux – cette ligne doit être modernisée pour rejoindre le TGV –, Brive-Tulle-Ussel. Ces lignes apportent 50 % des voyageurs au POLT.
Par ailleurs, nous espérons que le TGV du futur, commandé par la SNCF, ne retardera pas la commande de rénovation du POLT.