Intervention de Nathalie Goulet

Réunion du 11 octobre 2018 à 15h00
Programmation 2018-2022 et réforme pour la justice — Articles additionnels après l'article 42

Photo de Nathalie GouletNathalie Goulet :

En 2014, six mois avant Charlie, le Sénat, à la demande du groupe Union Centriste, a constitué une commission d’enquête sur les réseaux djihadistes. Nous étions donc en plein travail quand les drames de Charlie et de l’Hyper Cacher se sont produits. Le rapport rendu par notre commission d’enquête en 2015 soulignait un éparpillement des moyens, notamment judiciaires.

Depuis lors, nous avons voté énormément de textes, renforcé les dispositifs et réalisé des améliorations sur un certain nombre de sujets, même s’il reste encore des zones d’ombre – Mme la présidente Troendlé sait bien que, en matière de lutte contre la radicalisation, il reste des trous dans la raquette, c’est le moins que l’on puisse dire.

Pour ma part, j’ai été très sensible à l’argumentation de notre rapporteur. En effet, nous avons aujourd’hui un coordinateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme auprès du Président de la République, qui a demandé cette task force. Or je crois que, en cette matière comme dans d’autres, il faut de la stabilisation.

Il faut sûrement renforcer les formations, les moyens et la coopération européenne, mais je ne suis pas sûre qu’il faille bouleverser l’ensemble des dispositifs en divisant au lieu de rassembler.

Bien que très sensible à l’idée d’un parquet antiterroriste identifié, je pense qu’il est aujourd’hui important de centraliser les moyens et, surtout, de donner à la police, à la gendarmerie et aux magistrats les moyens d’exercer leurs fonctions en toute sécurité. Ces moyens, nous les examinerons dans quelques jours dans le cadre du projet de loi de finances pour 2019. Ce sera là la preuve de la volonté que l’on entend marquer.

Dans cet hémicycle, nous avons toujours été solidaires de l’ensemble des textes proposés par l’ensemble des gouvernements en matière de lutte antiterroriste. Qu’il s’agisse de Bernard Cazeneuve ou des autres ministres qui se sont succédé, nous n’avons jamais failli à la solidarité nationale dans ce domaine.

Je crois que ce n’est pas le moment de diviser et qu’il vaut mieux, au contraire, solidifier l’édifice. C’est pourquoi, malgré les éléments qui plaident pour la création d’un parquet antiterroriste, je suivrai la position de la commission.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion