Je voudrais revenir sur un propos que vous avez tenu, madame la ministre, mentionnant « le poison du nationalisme, avec le retour des vieilles lunes ». Vous concluez qu'il faut accélérer la construction de l'Europe de la défense. Mais quel lien y a-t-il entre les deux ? Les peuples refusent de noyer leur identité dans le multiculturalisme, de voir leur système judiciaire placé presque sous tutelle de la Cour européenne des droits de l'homme ; ils n'acceptent plus la mondialisation avec la paupérisation de la classe moyenne qu'elle entraîne. Mais aucun ne demande la fin des coopérations militaires, ni la sortie de l'OTAN ! Pourquoi alors ce sous-entendu selon lequel le nationalisme conduirait à la guerre, quand il exprime un simple refus de perte d'identité et de déclassement social ? Les efforts de la construction de la défense européenne seront davantage contrariés par les intérêts divergents des industriels que par le vote populiste.