En conclusion, si ce bonneteau touchait d’autres missions que la mission « Défense », je n’y verrais qu’une technique budgétaire peu glorieuse pour boucler le budget. Le problème, c’est que nous touchons à la défense, fonction régalienne par définition, fonction dont le Président de la République est le garant.
Remonter les Champs-Élysées dans un command-car ou s’adresser aux Français depuis le fleuron de la marine française, c’est bien. Toutefois, on attend du chef suprême des armées non qu’il nous livre de belles images de lui en situation, mais qu’il respecte sa parole. Déclarer la main sur le cœur que l’on veut sanctuariser les crédits de la défense, inviter nos partenaires européens à construire une défense européenne nécessite de mettre en cohérence ses actes et ses paroles. C’est sa crédibilité de chef d’État et de chef des armées qui est en cause.
Décidément, en matière de pratique budgétaire, le nouveau monde ressemble à l’ancien… mais en pis ! C’est parce que nous refusons de cautionner une telle pratique que nous ne voterons pas ce projet de loi de finances rectificative. Nous nous abstiendrons.