En termes de biodiversité, il est clair que le domaine maritime, la biosphère dominante au niveau de la planète, présente des réservoirs extraordinaires de molécules, d'activités enzymatiques qu'il faut explorer. L'Inserm doit travailler en lien avec le CNRS, l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer), l'IUEM. Au cours des dix ou quinze dernières années, on a découvert des écosystèmes marins profonds ; je pense à la lithosphère où vit un monde microbien florissant, avec des activités enzymatiques insoupçonnées. Il faut exploiter cette richesse. L'Inserm peut travailler avec des opérateurs pour récupérer des échantillons en vue de développer de nouvelles activités : je pense en particulier à l'antibiothérapie et à la bioproduction de molécules thérapeutiques. N'oublions pas non plus les biomatériaux, même si les coraux ont déjà été exploités. Le monde marin constitue à l'évidence un gisement d'opportunités pour la recherche biomédicale.
Concernant la communication avec les citoyens, j'ai le sentiment que l'Inserm s'est saisi du sujet depuis quelques années, en organisant des manifestations : 150 000 personnes par an participent aux conférences et aux expositions qui ont lieu sur l'ensemble du territoire. Mais il y a toujours des marges de progrès. Il s'agit non pas de promouvoir l'image de l'Inserm ou les plans de santé publique qu'il porte, mais de faire partager à nos concitoyens ce qu'est la science et ce qu'elle peut apporter au service de la santé. En témoigne le sujet sensible de la vaccination.
D'ailleurs, l'Inserm s'est récemment approprié YouTube et les réseaux sociaux et développe via Canal Détox des petits films destinés aux jeunes pour lutter contre les fake news. Il faut que l'Inserm continue à jouer, j'en suis bien conscient, un rôle de médiation et d'éducation, au sens noble, auprès de nos concitoyens.