Commission de la culture, de l'éducation et de la communication

Réunion du 22 novembre 2018 à 8h35

Résumé de la réunion

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La réunion

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Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Morin-Desailly

Mes chers collègues, nous sommes réunis pour auditionner Gilles Bloch, candidat désigné par le Président de la République pour assurer les fonctions de président de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), en application des dispositions d'une loi simple et d'une loi organique du 23 juillet 2010 relatives à l'application du cinquième alinéa de l'article 13 de la Constitution.

Comme le prévoit l'article 13 de la Constitution, les commissions compétentes des deux assemblées sont appelées à formuler un avis sur cette nomination.

Aux termes de l'article 19 bis du règlement du Sénat, cet avis est précédé d'une audition publique. À l'issue de cette audition, nous nous prononcerons par un vote à bulletins secrets, sans délégation de vote.

La commission des affaires culturelles et de l'éducation de l'Assemblée nationale a entendu M. Bloch hier matin et a déjà procédé au vote. En revanche, le dépouillement des deux scrutins aura lieu simultanément à 11 h 30, heure à laquelle le résultat de ces consultations sera annoncé.

J'ajoute que le Président de la République ne pourrait procéder à la nomination envisagée si l'addition des votes négatifs de chaque commission représentait au moins trois cinquièmes des suffrages exprimés dans les deux commissions.

Je vous rappelle que l'Inserm, avec ses 13 000 collaborateurs et son budget de 957 millions d'euros, est la première institution de recherche biomédicale au niveau européen et la deuxième au niveau mondial. C'est également le premier déposant européen dans le secteur pharmaceutique et le neuvième organisme public de recherche le plus innovant au monde.

Je vais demander à M. Gilles Bloch de se présenter et de nous exposer les projets qui seraient les siens en tant que président de l'Inserm. Ensuite, les membres de la commission qui le souhaitent pourront lui poser leurs questions.

Debut de section - Permalien
Gilles Bloch, candidat désigné par le Président de la République aux fonctions de président de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale

Madame la présidente, mesdames, messieurs les sénateurs, c'est pour moi un grand honneur d'être devant vous. Je vais essayer de vous faire partager la conviction que mon parcours me qualifie pour occuper cette fonction, avant de vous présenter les actions que je propose pour l'Inserm.

Ma formation est à la fois celle d'un scientifique, passé par l'École polytechnique, docteur en biophysique moléculaire, et celle d'un médecin. Assez vite, j'ai réalisé que c'était la recherche qui me passionnait. En 1989, j'ai été recruté par le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), au service hospitalier Frédéric-Joliot, pour travailler sur une technologie à l'époque pionnière, la spectroscopie de résonance magnétique, cousine de l'imagerie par résonance magnétique (IRM). J'ai appliqué cette technologie à l'exploration du métabolisme musculaire, puis du métabolisme cérébral.

Pendant plus de dix ans, j'ai parcouru les étapes classiques d'un chercheur, en devenant directeur de laboratoire, avant d'évoluer, en 2001, vers des fonctions de définition et de mise en oeuvre des politiques publiques. En 2002, j'ai été appelé au cabinet de la ministre chargée de la recherche en tant que conseiller pour les sciences du vivant, la santé et la bioéthique. J'ai quitté le cabinet pour créer l'Agence nationale de la recherche (ANR), en 2005. Un an plus tard, j'ai été rappelé par le ministère pour diriger et réorganiser l'administration centrale, la Direction générale de la recherche et de l'innovation (DGRI), que j'ai quittée en 2009 pour devenir directeur des sciences du vivant du CEA.

Cette dernière direction s'apparente à un petit Inserm à l'échelle 1/4 ; elle est très fortement implantée à Saclay. J'ai donc naturellement été amené à m'intéresser au projet d'université qui se dessinait à Saclay, et on a fait appel à moi pour devenir, en 2015, le premier président de l'université Paris-Saclay. Cette construction dont la genèse a été parfois turbulente est aujourd'hui sur les rails.

Il me semble, au terme de ce parcours, avoir acquis des compétences qui pourraient être utiles au service de ce magnifique établissement qu'est l'Inserm.

Mes priorités d'action à la tête de cet institut répondent à quelques grands défis globaux ou opportunités : l'accroissement de la compétition pour les talents, avec des pôles très puissants qui émergent, par exemple, en Asie ; l'adossement croissant de la biologie et de la médecine à des équipes multidisciplinaires, à des infrastructures technologiques lourdes et à de grands réseaux internationaux ; une politique de site affirmée dans notre pays depuis maintenant une décennie ; la forte contrainte sur la subvention d'État, qui existe en France plus que dans d'autres pays - certains États renforcent considérablement l'investissement public dans la recherche biomédicale.

Pour faire face à ces défis, j'envisage des priorités d'action qui s'inscrivent largement dans la continuité de ce qu'ont fait mes prédécesseurs à la présidence de l'établissement, André Syrota et Yves Lévy, et qui s'inscrivent aussi, avec quelques souhaits d'inflexion, dans le contrat d'objectifs entre l'État et l'Inserm.

Première grande priorité d'action : l'Inserm joue un rôle pivot au niveau national pour produire au meilleur niveau des connaissances dont l'impact est positif sur la santé et la société, mais ce rôle ne peut être crédible et efficace que si l'institut continue de s'appuyer sur une large base d'excellence scientifique. Il doit donc laisser à ses équipes une très grande marge d'initiative pour définir des programmes de recherche sur les fronts de la connaissance. Il faut maintenir cet investissement, nécessaire à l'obtention de résultats de rupture, au travers du renouvellement des compétences, dans le cadre des unités mixtes de recherche, qui sont la brique de base de l'organisation, mais aussi d'autres structures, comme les instituts hospitalo-universitaires.

Deuxième et troisième priorités d'action : le rôle pivot de l'Inserm à l'échelle nationale, d'une part, pour lancer de grands programmes, et à l'échelle locale, d'autre part, en accompagnement des politiques des grands sites universitaires.

À l'échelle nationale, l'Inserm est le seul grand organisme spécifique de recherche en santé. Cette situation lui donne une vision thématique extrêmement large, unique dans notre pays. Vous avez certainement en tête tout ce qui se fait déjà, le plan Cancer, le plan « Médecine France génomique 2025 », le plan récent sur l'antibiothérapie ; d'autres plans sont en construction. J'ai un attachement particulier pour les questions qui lient santé et environnement, l'exposition aux polluants par exemple. D'autres plans étaient esquissés dans le contrat d'objectifs - je pense aux recherches sur les services et les systèmes de santé. Plus généralement, un grand plan national en santé publique serait vraiment le bienvenu.

Toujours au titre de ce deuxième point, au niveau national, l'Inserm est bien positionné pour développer des infrastructures d'intérêt national. Il faut aller plus loin dans le domaine de la recherche technologique, en lien avec les grands organismes que sont le CEA et le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), sur le modèle de ce qui se fait actuellement autour du plan sur l'intelligence artificielle, celle-ci étant à la fois un outil d'aide à la découverte, via l'exploitation de données massives, et un outil de diagnostic notamment, à la disposition des soignants.

L'Inserm a également un rôle particulier à jouer sur le développement des grands réservoirs de données, outils essentiels pour la découverte dans le domaine biomédical. Le Health Data Hub, qui rapproche les bases de données de la santé et de l'assurance maladie, vient d'être lancé par les ministères de tutelle. Il faut aller plus loin, en intégrant notamment des données précliniques. Nous vivons un moment historique dans le développement des sciences des données - une philosophie du partage s'est notamment développée, dans le cadre de l' « open science ». L'Inserm doit entraîner la communauté de recherche biomédicale sur cette voie.

Troisième priorité d'action - mon passé récent me rend particulièrement sensible à ce sujet : la construction des politiques de site, à la fois avec les grands partenaires universitaires et avec les centres hospitalo-universitaires. Ainsi, 80 % des forces de l'Inserm sont implantées sur douze sites seulement en France. Il est donc assez simple de cartographier et de dialoguer. C'est au niveau des sites que l'on peut construire la multidisciplinarité nécessaire à la promotion de découvertes de rupture : l'Inserm peut, au niveau local, améliorer le fonctionnement des écosystèmes de recherche.

Par ailleurs, le premier levier pour maintenir et orienter l'excellence des recherches consiste à recruter les bonnes personnes aux bons endroits. L'Inserm doit mieux articuler localement son dispositif national de recrutement, via des politiques de viviers communs avec le CNRS, les universités et les écoles, des mécanismes de complémentarité des filières de recrutement ou encore des co-recrutements.

C'est vraiment au niveau local, également, que l'on peut le mieux mobiliser les personnels de l'Inserm sur les enjeux de formation. Des choses ont été faites pour « remédicaliser » l'Inserm - vieux sujet. Aujourd'hui, avec la réforme des études de santé, une opportunité exceptionnelle s'ouvre pour impliquer l'Inserm dans les formations, et en particulier pour attirer plus de profils médicaux vers la recherche.

Quatrième priorité d'action : la valorisation et le transfert. C'est au niveau local, là encore, que les choses se jouent, s'agissant en particulier de la bonne articulation d'Inserm Transfert, la filiale de valorisation de l'Inserm, avec les structures de site, notamment les sociétés d'accélération du transfert de technologies (SATT).

Quelques grandes initiatives pourraient être proposées. Je pense d'abord - cette idée figure dans le rapport récent pour la médecine du futur - à la nécessité de promouvoir des plateformes collaboratives avec les industriels implantées au sein des hôpitaux. Un bon exemple de ce genre de couplage avec les entreprises, en France, serait celui de l'Institut de la vision, récemment labellisé.

Dernier point en matière de valorisation : l'Inserm est bien positionné pour porter des partenariats de grande ampleur avec les industriels - je pense au travail qui se développe en ce moment dans le cadre de l'Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé (Aviesan) pour renforcer au niveau national une filière de bioproduction.

Pour conduire toutes ces actions que j'ai rapidement esquissées, il faut des femmes et des hommes bien choisis et placés dans un environnement favorable, ainsi que des moyens financiers. J'en viens donc aux questions de ressources humaines (RH) et de finances, que le président d'un tel établissement ne saurait ignorer.

Concernant les RH, j'ai déjà évoqué l'articulation avec les politiques de site, pour les chercheurs en particulier. Il est tout aussi important de reconsidérer les mécanismes de recrutement et d'affectation s'agissant des autres catégories de personnels, ingénieurs, techniciens, personnels administratifs. Le système actuel fonctionne, mais mériterait d'être amélioré, en étudiant notamment les possibilités de mobilités croisées entre les établissements.

Autre chantier important : celui de la réforme du régime indemnitaire de l'Inserm, moins favorable que ceux des autres établissements publics à caractère scientifique et technologique (EPST). Il faut viser, en la matière, à davantage de cohérence.

Dernier point : l'Inserm accueille dans ses laboratoires plus de 2 700 contractuels ; ces collaborateurs doivent faire l'objet d'une attention particulière. Ils sont indispensables au fonctionnement de l'institut.

J'en viens à mon dernier point transversal, les finances. Il faut inlassablement mobiliser plus de ressources externes. L'Inserm bénéficie déjà de 30 % de recettes externes, mais il faut explorer des pistes pour faire mieux, en cherchant des financements auprès de l'assurance maladie, par exemple, pour financer les grands plans nationaux de santé, une nécessité que je porterai auprès de vous. On peut également engager des partenariats de haut niveau avec des industriels. Il convient de montrer que l'Inserm est capable de mobiliser la communauté nationale. Les grandes mutuelles constituent une cible pour ce qui concerne les objectifs de santé publique et de prévention.

Par ailleurs, il existe des marges d'amélioration quant à la mobilisation des financements européens. Des outils sont déjà efficaces, mais il faut encore renforcer cette mobilisation dans le prochain programme-cadre, en faisant plus de lobbying pour soutenir les priorités scientifiques qui sont les nôtres.

Permettez-moi de clore mon propos en évoquant un sujet quelque peu sensible. L'Inserm pourrait réfléchir à l'idée de développer une fondation propre pour mobiliser des dons plus efficacement. Il ne s'agit pas de concurrencer des acteurs caritatifs déjà actifs dans notre pays, mais l'Inserm pourrait se doter d'un fonds spécifique pour intervenir dans le cadre de certaines grandes actions relatives à la santé publique et à la prévention.

Il conviendra d'approfondir encore les priorités d'action que j'ai définies à la lumière des discussions que j'aurais en interne avec les personnels de l'Inserm et les partenaires dès que ma légitimité sera suffisamment établie pour lancer ces discussions.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Morin-Desailly

Je vous remercie de votre présentation. Je donne d'abord la parole à Mme Laure Darcos, rapporteur de notre commission pour les crédits de la recherche.

Debut de section - PermalienPhoto de Laure Darcos

Concernant les financements, je suis heureuse de constater que vous partagez mon avis et, surtout, celui d'Alain Milon, président de la commission des affaires sociales, dans la mesure où, depuis l'année dernière, nous essayons de convaincre le Gouvernement de flécher via l'objectif national des dépenses d'assurance maladie (Ondam) un véritable financement des plans de santé publique.

Vous avez indiqué que certains nouveaux plans de santé vous tiennent à coeur. Permettez-moi de relever que certains plans ne sont même pas mis en place. Je pense notamment à la maladie de Lyme - aucune cohorte n'a été organisée à ce jour - ou au plan Médecine France génomique 2025, qui est, à mon avis, l'un des plans les plus importants des prochaines années.

Vous devez le savoir, la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation vient d'annoncer l'ouverture de 17 millions de crédits supplémentaires pour l'Inserm - cela m'évitera de déposer un amendement en ce sens. Si vous sollicitez l'assurance maladie au travers de l'Ondam, vous aurez mon soutien lors de l'examen du prochain projet de loi de financement de la sécurité sociale. Dans le cas contraire, comment envisagez-vous de remettre à plat les financements des plans de santé publique, qui sont le coeur du réacteur de l'Inserm ?

Debut de section - Permalien
Gilles Bloch, candidat désigné par le Président de la République aux fonctions de président de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale

Permettez-moi d'être relativement prudent dans la mesure où je ne suis pas encore en position de négocier avec l'État. Il est évident que le ministère de la santé et l'assurance maladie doivent pouvoir commanditer des plans. Je le sais, il y a des résistances, mais des solutions existent, telles que la création d'un fonds. Recourir en fin de gestion à la réserve de précaution ou aux reliquats ne peut être qu'un one shot, mais cette solution ne relève pas d'une gestion très saine quand il s'agit de programmer des actions de grande ampleur, des investissements, de procéder à des recrutements.

Debut de section - PermalienPhoto de Laure Darcos

Pouvez-vous nous donner des précisions sur votre stratégie en matière de ressources humaines ? L'Inserm s'est engagé, dans le cadre du contrat d'objectifs et de performance 2016-2020 (COP), à embaucher chaque année 60 chercheurs et 75 ingénieurs, techniciens et personnels administratifs (ITA), en dépit pourtant d'un nombre de départs à la retraite des chercheurs inférieur au cours de cette même période. Cette année, le CNRS a privilégié l'embauche de doctorants. Quelle sera votre stratégie pour trouver un équilibre entre ces statuts ?

Debut de section - Permalien
Gilles Bloch, candidat désigné par le Président de la République aux fonctions de président de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale

L'Inserm est largement inséré dans tous les sites universitaires, qui présentent beaucoup d'opportunités en matière de recrutement de doctorants. Je n'envisage donc pas aujourd'hui - je l'ai dit, je suis prudent - de lancer des programmes de doctorants pilotés par l'Inserm. De plus, le secteur biomédical a la chance de bénéficier de financements par le biais de fondations. En revanche, il faut absolument maintenir le recrutement de chercheurs et d'ITA parce qu'il est nécessaire de renouveler les compétences et qu'il faut retenir les meilleurs doctorants. Si vous présentez cela comme une alternative, je privilégierais donc, dans les années à venir, le maintien de recrutements de personnels statutaires.

Debut de section - PermalienPhoto de Laure Darcos

Vous n'avez pas du tout parlé du programme européen de recherche Horizon 2020. Comment évaluez-vous la performance de l'Inserm au niveau européen ? Vous le savez, on ne dépose pas suffisamment d'appels à projets. Avez-vous l'intention, en lien avec d'autres organismes, de revoir la stratégie française en la matière ?

Debut de section - Permalien
Gilles Bloch, candidat désigné par le Président de la République aux fonctions de président de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale

Je l'ai dit brièvement, l'Inserm fait bien, mais peut faire mieux, si on le compare à d'autres organismes. Le taux de retour par rapport à l'investissement national n'est pas encore satisfaisant. Deux leviers à actionner : mieux préparer les équipes de chercheurs à déposer leurs dossiers - Inserm Transfert assure déjà cet accompagnement - et, en lien avec les universités, conduire des actions locales de proximité.

Le programme de recherche Horizon 2020 touche à sa fin ; le programme Horizon Europe va bientôt démarrer : défendons nos priorités ! Je l'ai mentionné, un certain nombre de sujets me tiennent à coeur tels que la recherche en santé et environnement. Il faut mettre l'accent sur les études cliniques du génome, sur un certain nombre de maladies émergentes ou ré-émergentes, sur l'antibiorésistance. Portons ces sujets pour trouver les bonnes opportunités dans le cadre des appels d'offres.

Pour l'avoir vécu en tant que directeur des sciences du vivant, il faut mobiliser les candidatures ERC - European Research Council, Conseil européen de la recherche -, qui apportent des moyens importants aux équipes, en identifiant un par un les chercheurs avec les bons profils. Certes, c'est sans doute plus facile de le faire à l'échelle d'une direction dont l'effectif représente un cinquième ou un quart de celui de l'Inserm, mais, en s'organisant bien, on peut identifier, avec un repérage bibliométrique et le suivi des évaluations des chercheurs, tous les profils susceptibles d'être lauréats ERC et les solliciter individuellement. J'organisais à cet effet deux fois par an une session avec tous les jeunes ayant ce profil. Il faut vraiment stimuler et accompagner les jeunes et les moins jeunes d'ailleurs : il y a un peu de résistance pour les ERC seniors.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

L'exercice est un peu compliqué : il eût été de bonne politique que nous entendissions préalablement le Gouvernement pour connaître sa politique par rapport à l'Inserm. Nous aurions pu alors juger de l'adéquation de vos propositions avec le mandat que vous a donné le Gouvernement dans la mesure où il propose votre candidature. En répondant à nos questions, vous engagez, d'une certaine façon, la responsabilité du Gouvernement. Vous nous informez donc à la fois de votre projet personnel, mais aussi de celui du Gouvernement.

L'Inserm est encore un organisme national, à l'instar du CNRS. Vous le savez, la grande difficulté réside dans l'interaction de ces organismes nationaux avec les sites universitaires - 80 % de vos moyens humains sont répartis dans douze sites, avez-vous dit. Je poserai ma question de façon très abrupte : votre mandat consiste-t-il à créer une agence nationale de la recherche (ANR) de la santé ?

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Morin-Desailly

Mon cher collègue, l'auditoire de la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation puis l'examen des crédits de la MIRES nous ont permis d'avoir une idée sur la politique du Gouvernement en la matière.

Debut de section - Permalien
Gilles Bloch, candidat désigné par le Président de la République aux fonctions de président de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale

Certes, il n'y a pas de fiche de poste listant les priorités, mais le candidat doit regarder avec attention certains documents : le plan stratégique de l'Inserm, le contrat d'objectifs et de performance (COP) avec l'État en vigueur jusqu'en 2020, des documents de cadrage de l'État. C'est en tout cas ce que j'ai fait. Dans ma déclaration d'intention, j'avais d'ailleurs mis les actions que je souhaite mener en regard des grands items du COP. Je n'ai lu nulle part la volonté de faire de l'Inserm l'ANR de la santé. Le Gouvernement a la volonté d'avoir un organisme qui porte une vision nationale, tout en ayant un rôle complémentaire spécifique sur les sites dans le soutien de grands programmes, d'infrastructures de recherche. Sur le terrain, on peut vraiment développer des synergies extrêmement fortes entre les organismes, les universités et les écoles - je l'ai vécu en tant que président d'université.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

Aujourd'hui, environ 30 % de vos laboratoires sont dirigés par des chercheurs de l'Inserm et 40 % par des professeurs des universités et praticiens hospitaliers, les fameux PU-PH. Quelle est l'interaction entre ces deux communautés ? Eu égard à votre ambition nationale, ne serait-il pas raisonnable de prévoir une augmentation du pourcentage de laboratoires dirigés par des chercheurs ?

Debut de section - Permalien
Gilles Bloch, candidat désigné par le Président de la République aux fonctions de président de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale

Quand il s'agit de diriger une unité, j'avoue que je ne fais pas de distinction catégorielle entre les PU-PH et les chercheurs de l'Inserm. Il faut associer les autres établissements en cotutelle des unités mixtes de recherche (UMR) - tous nos laboratoires sont des UMR - dans le choix de la meilleure personne ayant la meilleure vision pour assurer le pilotage d'une unité et y développer la stratégie. Je n'adhère pas a priori à l'idée de fixer des quotas et je n'en vois pas la nécessité. L'Inserm dialogue avec les établissements en cotutelle, qui décident, par consensus, de la nomination d'un directeur.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

Dans le cadre des travaux de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST), je travaille sur un dossier concernant l'Agence européenne qui s'occupe de la veille sanitaire (ENSA), qui a absolument besoin du concours du CNRS, mais aussi, et surtout, de l'Inserm. L'agence souhaite trouver des chercheurs qui ne puissent pas être soupçonnés de conflit de compétences, c'est-à-dire qui ne travaillent pas avec le privé. Vous avez indiqué que vous vouliez développer les relations avec les industries privées. Comment allez-vous faire ? Il y a une forme de contradiction entre ce que vous demande le Gouvernement, une demande légitime pour développer les fonds, et ce que souhaitent les institutions européennes.

Debut de section - Permalien
Gilles Bloch, candidat désigné par le Président de la République aux fonctions de président de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale

J'avoue que je ne connais pas encore bien ce sujet. Toutefois, n'allons pas trop loin dans la chasse aux sorcières concernant les conflits de compétences ! Il importe de déclarer ses liens avec l'industrie. Très souvent, quand on est compétent dans un domaine, notamment dans la recherche clinique, on est sollicité pour participer à des grands projets impliquant des industriels. Si l'on en arrive à ce que tout chercheur ayant travaillé une fois avec un industriel soit exclu du champ de l'expertise, on va avoir du mal à trouver des personnes. Il faut de la transparence sur les liens d'intérêts, mais n'allons pas jusqu'à exclure tout chercheur ou enseignant-chercheur ayant eu un lien avec l'industrie

Debut de section - PermalienPhoto de Annick Billon

Merci de votre présentation, monsieur Bloch. Vous avez identifié plusieurs défis, notamment celui des finances, avec deux messages un peu contradictoires, me semble-t-il. J'ai cru comprendre que vous souhaitiez l'augmentation ou, à tout le moins, à terme, la stabilisation de la subvention de l'État et, dans le même temps, la création d'une fondation. Quelle serait la répartition la plus intelligente et la plus performante des moyens pour que l'Inserm affiche des résultats à la hauteur de sa mission ?

Debut de section - Permalien
Gilles Bloch, candidat désigné par le Président de la République aux fonctions de président de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale

Il ne s'agit pas de créer une fondation avec de l'argent public. Je souhaite mobiliser des dons auprès d'acteurs privés. Je ne vois donc pas où est la contradiction. Je constate la difficulté de voir augmenter la subvention versée à l'Inserm, au travers du programme 172. Les plans de santé financés au travers de l'assurance maladie, sur lesquels on peut attendre des retours sur investissement, sont un autre sujet.

Il faut avoir plusieurs fers au feu. Mon ambition est mesurée : il ne s'agit pas de mobiliser des centaines de millions d'euros, mais il faut chercher des moyens auprès d'un nombre de grands comptes - je pense au monde de l'assurance, aux mutuelles - pour financer de façon ciblée des programmes de santé publique, des programmes de prévention. Cette piste n'est pas incompatible. Mais peut-être ai-je mal compris votre question...

Debut de section - PermalienPhoto de Annick Billon

Plus précisément, pensez-vous que la subvention de l'État ait atteint son maximum ? A-t-elle vocation à augmenter ou pas ?

Debut de section - Permalien
Gilles Bloch, candidat désigné par le Président de la République aux fonctions de président de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale

Je serai un avocat infatigable du soutien de l'État à l'Inserm, mais il faut être pragmatique. L'État doit vraiment nous accompagner sur certains sujets ; j'ai parlé de la politique indemnitaire. Mais je suis conscient que les marges de manoeuvre sont parfois totalement bloquées pour quelques années. Dans ce cas, les opérateurs doivent essayer de trouver des fonds par eux-mêmes. Je ne serai pas résigné : j'argumenterai des demandes auprès de l'État si elles peuvent présenter des retours sur investissement - les plans Santé peuvent en présenter en l'espace de quelques années.

Debut de section - PermalienPhoto de Annick Billon

Vous avez peu parlé du statut de l'étudiant chercheur, un statut peu valorisé. J'ai visité l'institut Imagine ; des étudiants ont lancé des projets, mais ne sont pas sûrs d'avoir des bourses pour les mener à terme. Doit-on se pencher sur cette question ? Allez-vous le faire ? Le métier de chercheur est-il suffisamment attractif en France ?

Debut de section - Permalien
Gilles Bloch, candidat désigné par le Président de la République aux fonctions de président de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale

Vous évoquez sans doute les doctorants, voire les étudiants en master qui, pour certains, cherchent des financements.

Je suis convaincu que les jeunes doctorants sont des collaborateurs précieux, qu'il faut accompagner. Il faut faire la chasse aux financements précaires. Il faut appliquer une certaine rigueur - c'est, me semble-t-il, le cas à l'Inserm - pour avoir de véritables contrats permettant aux doctorants de mener à terme leur thèse. Malgré tout, il faut le savoir, tous les étudiants en thèse n'ont pas vocation à travailler dans la recherche publique. Aussi, il convient d'assurer aux doctorants dans les laboratoires de l'Inserm une formation complémentaire - c'est l'une des missions des écoles doctorales - pour augmenter leur employabilité. On peut faire beaucoup de choses avec les moyens qui existent pour améliorer l'insertion des doctorants, y compris dans le domaine des sciences de la vie et de la santé.

Debut de section - PermalienPhoto de Colette Mélot

Je vous remercie pour votre présentation. Votre parcours, vos compétences, les responsabilités que vous avez exercées, ainsi que celles que vous exercez actuellement en tant que président de l'Université Paris-Saclay témoignent de la solidité de votre candidature. Je voudrais néanmoins vous poser deux questions. Quel plan envisageriez-vous pour renforcer la prévention en matière de santé publique, notamment en matière d'alimentation ? Je pense aux travaux complémentaires nécessaires pour donner suite à l'étude de l'Inserm faisant valoir une diminution de 25 % du risque de cancer chez les consommateurs réguliers d'aliments bio.

Debut de section - Permalien
Gilles Bloch, candidat désigné par le Président de la République aux fonctions de président de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale

Ce sont typiquement des sujets sur lesquels on ne travaille pas assez en France. En dépit d'équipes compétentes, l'effet de masse n'est pas encore là. Au Royaume-Uni ou en Suède, par exemple, de telles recherches sont beaucoup mieux organisées. C'est pourquoi je demanderai au Gouvernement des moyens dédiés - j'espère que vous m'aiderez à les obtenir - pour accompagner l'Inserm et, plus globalement, la communauté biomédicale à travailler sur la prévention. Dans notre pays, le système médical est très orienté sur les soins et pas assez sur la prévention. Je me pencherai dans les semaines qui viennent sur les travaux que vous avez évoqués, mais j'ai entendu dire que ces données scientifiques n'étaient pas avérées. Il y a un véritable besoin de recherche en la matière, et la recherche en prévention doit faire partie des plans sur lesquels l'Inserm doit être accompagné.

Debut de section - PermalienPhoto de Colette Mélot

Le groupe Les Indépendants - République et Territoires que je représente a été à l'initiative d'une mission d'information sur les pénuries de médicaments et de vaccins. Quelle est votre vision sur ce problème de santé publique majeur, qui connaît une forte recrudescence ces dernières années ?

Debut de section - Permalien
Gilles Bloch, candidat désigné par le Président de la République aux fonctions de président de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale

L'Inserm est un organisme de recherche ; il n'est donc pas chargé de la prévision de la production des médicaments et de leur distribution. Toutefois, on peut faire de la recherche sur l'organisation des soins. Il faut négocier avec le Gouvernement un plan d'action pour la recherche en santé publique incluant le volet organisationnel des soins. On peut imaginer que des équipes de recherche se saisissent de la question de la défaillance de production et d'approvisionnement dans ces secteurs, en y portant un véritable regard scientifique. Les politiques publiques doivent être fondées sur des faits scientifiques. Cela fait sens que des scientifiques examinent la question de la pénurie avec toute l'expertise requise.

Debut de section - PermalienPhoto de Antoine Karam

L'une des priorités de votre plan d'action est de donner toute sa place à l'Inserm au niveau local ; je ne peux que vous soutenir. À mon sens, la recherche est un atout fondamental dans le développement et l'attractivité de tous les territoires. Le Centre d'investigation clinique interrégional Antilles-Guyane, qui dépend de l'Inserm, réalise un travail considérable en matière de recherche épidémiologique, notamment sur les maladies infectieuses et tropicales. Pour autant, on a l'impression que le millefeuille constitué par toutes les autres entités de recherche complique la reconnaissance de la recherche en santé tropicale. Quel est votre sentiment à ce sujet ? Ne faudrait-il pas mieux valoriser l'identité de recherche dont nous disposons outre-mer ? Cela doperait l'attractivité de nos universités et nos hôpitaux.

Debut de section - Permalien
Gilles Bloch, candidat désigné par le Président de la République aux fonctions de président de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale

Les territoires d'outre-mer, par la présence de pathologies spécifiques, de populations avec des fonds génétiques différents, de liens avec un environnement différent de l'environnement métropolitain, sont des territoires de niches au sens positif du terme. Il faut que l'on y aborde les questions de maladies infectieuses ou relatives au lien entre la santé et l'environnement avec un regard particulier. Je serai extrêmement attentif à ce que l'on profite de la richesse de ces territoires.

Debut de section - PermalienPhoto de Maryvonne Blondin

Merci, monsieur Bloch, de votre présentation. L'une de vos priorités est de développer les sites. Je voudrais vous interroger sur les recherches dans le domaine maritime et le monde marin, un monde encore méconnu, qui offre pourtant des potentialités énormes. L'arénicole, un ver marin, présente des propriétés pour le liquide de préservation des greffons. Quelles orientations souhaitez-vous mettre en place pour travailler en partenariat avec ces laboratoires privés et aussi avec l'Institut universitaire européen de la mer (IUEM) ?

Par ailleurs, la communication avec le monde scientifique est certainement convenable, mais il conviendrait de développer la communication avec le citoyen. Vous avez travaillé sur le plan Antibiothérapie, mais les résultats ne transparaissent pas dans les plans régionaux de santé.

Debut de section - Permalien
Gilles Bloch, candidat désigné par le Président de la République aux fonctions de président de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale

En termes de biodiversité, il est clair que le domaine maritime, la biosphère dominante au niveau de la planète, présente des réservoirs extraordinaires de molécules, d'activités enzymatiques qu'il faut explorer. L'Inserm doit travailler en lien avec le CNRS, l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer), l'IUEM. Au cours des dix ou quinze dernières années, on a découvert des écosystèmes marins profonds ; je pense à la lithosphère où vit un monde microbien florissant, avec des activités enzymatiques insoupçonnées. Il faut exploiter cette richesse. L'Inserm peut travailler avec des opérateurs pour récupérer des échantillons en vue de développer de nouvelles activités : je pense en particulier à l'antibiothérapie et à la bioproduction de molécules thérapeutiques. N'oublions pas non plus les biomatériaux, même si les coraux ont déjà été exploités. Le monde marin constitue à l'évidence un gisement d'opportunités pour la recherche biomédicale.

Concernant la communication avec les citoyens, j'ai le sentiment que l'Inserm s'est saisi du sujet depuis quelques années, en organisant des manifestations : 150 000 personnes par an participent aux conférences et aux expositions qui ont lieu sur l'ensemble du territoire. Mais il y a toujours des marges de progrès. Il s'agit non pas de promouvoir l'image de l'Inserm ou les plans de santé publique qu'il porte, mais de faire partager à nos concitoyens ce qu'est la science et ce qu'elle peut apporter au service de la santé. En témoigne le sujet sensible de la vaccination.

D'ailleurs, l'Inserm s'est récemment approprié YouTube et les réseaux sociaux et développe via Canal Détox des petits films destinés aux jeunes pour lutter contre les fake news. Il faut que l'Inserm continue à jouer, j'en suis bien conscient, un rôle de médiation et d'éducation, au sens noble, auprès de nos concitoyens.

Debut de section - PermalienPhoto de Marie-Pierre Monier

J'évoquerai un autre domaine, celui des plantes médicinales. J'ai fait partie d'une mission d'information du Sénat tout à fait passionnante sur le développement de l'herboristerie et des plantes médicinales et les métiers d'herboriste. Vous le savez, la population a, à l'heure actuelle, un véritable engouement pour se soigner autrement. Quelques chiffres : 25 % d'acheteurs, et le marché des médecines naturelles représenterait plus de 3 milliards d'euros. Au-delà des chiffres, j'ai rencontré des gens passionnés. Le métier d'herboriste existait jusqu'en 1941. Il faut expliquer les bénéfices des plantes pour la santé. La recherche devrait peut-être se saisir de ce sujet.

Debut de section - Permalien
Gilles Bloch, candidat désigné par le Président de la République aux fonctions de président de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale

Je suis assez sensible au sujet que vous évoquez : j'ai une fille anthropologue, qui travaille en Chine, sur les questions de médecine traditionnelle notamment - L'État chinois a quelques travers, mais une santé publique de très bon niveau. Les pharmacies chinoises traditionnelles sont extraordinairement riches, avec une organisation très efficace de la collecte des plantes médicinales.

La difficulté est que, en la matière, les principes actifs sont souvent multiples : cette médecine ne s'est pas construite sur le dogme selon lequel un agent actif unique soigne une cible elle-même unique. Or, pour les approches multifactorielles, la science occidentale n'était pas très bien outillée. Les choses sont néanmoins en train de changer, et il devient possible, aujourd'hui, grâce à l'intelligence artificielle notamment, d'identifier des relations de causalité plus complexes. Il pourrait donc être pertinent de réinvestir le champ de la recherche sur les plantes médicinales. Il faut le faire avec prudence et avec méthode, mais il s'agit véritablement d'un sujet intéressant.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marie Mizzon

Vous avez dit tout à l'heure que l'Inserm devait mobiliser davantage les fonds européens pour pallier la pénurie de crédits nationaux. Vous avez ajouté qu'il fallait que nos priorités deviennent des priorités communautaires - d'autres, en Europe, y songent également. Comment comptez-vous vous y prendre pour que l'Europe fasse siennes vos priorités ?

Debut de section - Permalien
Gilles Bloch, candidat désigné par le Président de la République aux fonctions de président de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale

Les appels d'offres européens comprennent toute une phase de consultation, avec des draft papers qui circulent. Nous ne sommes pas assez présents dans cette phase ; nous avons donc des marges de progrès s'agissant de notre mobilisation et de notre capacité à faire remonter nos messages.

Par ailleurs, la présence de Français dans les comités d'experts de la Commission est insuffisante. Ce travail est de longue haleine ; nos collègues ont parfois des réticences, liées à des problèmes de langue de travail ou d'interruption de la carrière académique. Mais nous devons nous mobiliser sans relâche sur ce problème de la présence de Français dans les instances européennes qui définissent les programmes de recherche.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Morin-Desailly

Merci, monsieur Bloch, d'avoir répondu à nos questions. Nous allons maintenant délibérer.

Ce point de l'ordre du jour a fait l'objet d'une captation vidéo qui est disponible en ligne sur le site du Sénat.