Je souhaite appeler l’attention de M. le secrétaire d’État auprès du ministre de l’intérieur sur la gestion de l’accroissement du taux migratoire à la frontière franco-espagnole dans les Pyrénées-Atlantiques.
À l’occasion de la présentation de sa feuille de route, le 21 octobre 2018, Christophe Castaner a déclaré souhaiter renforcer la présence de l’État à la frontière franco-espagnole, notamment dans le département des Pyrénées-Atlantiques, pour ainsi mieux maîtriser les flux migratoires. Les chiffres suivants ont été avancés : sur les 48 000 entrées irrégulières de migrants en Espagne, la France a augmenté son taux de refus d’entrée de 60 % en 2018 par rapport à 2017. Cette augmentation du nombre des entrées de migrants par la frontière espagnole est notamment due au fait que l’Italie a fermé la sienne.
Je note que ce jeu de chaises musicales au sud de l’Europe est une nouvelle illustration flagrante du fait que le sujet de la politique migratoire ne peut être traité à la seule échelle nationale. Lorsque les États de l’Union européenne ne se coordonnent pas, il en résulte un isolement de chacun des pays membres, qui appliquent des solutions unilatérales. Cela peut aussi provoquer des tensions évitables sur notre territoire national.
J’ajoute que, dans les territoires, des élus, des associations comme la CIMADE, seront attentifs au traitement qui sera réservé aux populations immigrantes : celui-ci devra être humain, digne et respectueux. Comment l’État envisage-t-il de se montrer garant du respect de ces valeurs ?
Par ailleurs, l’une des solutions envisagées pour gérer ces enjeux transfrontaliers est la mise en place d’un coordonnateur de la sécurité, chargé de faire le lien entre les autorités douanières françaises et espagnoles à la frontière. Monsieur le secrétaire d’État, je souhaiterais que vous précisiez le périmètre d’action et la mission de ce coordonnateur.
Enfin, un conseil Justice et affaires intérieures se réunira le 6 décembre prochain. Sachant que, à l’occasion de la dernière réunion de ce conseil, les ministres de l’intérieur des pays où le nationalisme croît de façon fulgurante s’étaient réjouis de la décision d’installer davantage de gardes-frontières à l’extérieur de l’Europe, je souhaiterais savoir quelle ligne politique la France défendra à l’occasion de cette rencontre européenne.