Notre tissu industriel souffre, c’est un fait.
Si je me félicite, en tant que parlementaire des Hauts-de-France, qu’une solution semble avoir été trouvée pour l’usine Ascoval, je ne peux que déplorer le sort réservé aux salariés d’Arjowiggins et je reste inquiet pour Arc International.
Plus que jamais, nous devons soutenir nos entreprises en difficultés et, surtout, trouver de nouveaux axes de développement industriel. Les énergies nouvelles en font incontestablement partie.
Pour résister à la mondialisation et à la concurrence des grandes puissantes émergentes, nous devons unir nos forces avec nos voisins européens, comme l’indique la récente déclaration commune de la France et de l’Allemagne publiée le 19 février 2019 et appelant à une véritable politique industrielle européenne. Nos deux pays ont d’ailleurs validé, à la fin de 2018, une feuille de route pour la création d’une filière européenne de la batterie de stockage d’énergie, ainsi que vous l’avez rappelé, madame la secrétaire d’État, après Bruno Le Maire.
Cette filière ambitionne d’accompagner la transformation de nos parcs automobiles avec un recours croissant aux véhicules électriques et hybrides. Ces batteries contribueront, par ailleurs, à l’alimentation en énergie de nos habitations.
Pour y parvenir, il est vital que les constructeurs automobiles européens jouent le jeu et que l’Europe réponde présent en renforçant ses investissements dans le secteur privé, ce que rendra possible la reconnaissance de cette filière comme projet commun prioritaire d’investissements.
Nos gouvernements espèrent obtenir ce label dès le premier semestre 2019, mais peut-être est-il déjà trop tard. Je fais référence à la construction en cours, en Allemagne, de la plus grande usine de batteries pour véhicules électriques. Un projet porté par la Chine !
Alors que l’Europe commence à réfléchir aux initiatives à reconnaître d’intérêt commun, la Chine monte les murs d’une unité de production de 55 hectares, investit 240 millions d’euros et crée 600 emplois avec l’objectif d’équiper 300 000 véhicules de marques allemandes et européennes.
En résumé, nous sommes à nouveau très en retard, voire à la traîne. Alors que se profilent les élections européennes, n’est-il pas temps d’inventer une Europe réactive et efficace, capable de prendre des décisions aussi importantes que le soutien à une filière d’avenir ?
Aujourd’hui, les processus décisionnels et l’absence d’harmonisation de nos cadres nationaux condamnent toute initiative de ce type et le résultat est devant nous : nos concurrents avancent bien plus vite et continuent de grignoter des parts de marchés là où nous devrions être en pointe.